La mission de se
pardonner les uns les autres commence dans la famille, car c'est là que la
semence de l'amertume, du ressentiment et de la haine est insidieusement semée
dans les cœurs, dès la plus tendre enfance.
La famille est en quelque sorte un « centre d'apprentissage » où Dieu nous
exerce à nous pardonner les uns aux autres. C'est là qu'il nous forme et nous
transforme en vue de nous rendre en bénédiction pour l'église et le monde.
Savez-vous que la
majorité des problèmes dans les églises proviennent de tensions au sein des
familles ? Lorsque les problèmes de famille sont résolus, les problèmes d'église
le sont également. La personne ayant appris à pardonner dans sa famille sera
aussi prête à pardonner dans l'église.
Le mari doit apprendre à pardonner à sa femme et la femme doit apprendre Ã
pardonner à son mari.
Pour certains, il leur
est malheureusement plus facile de pardonner aux gens de l'extérieur qu'aux
membres de leur propre famille.
Les époux doivent
absolument savoir que sans l'esprit de pardon mutuel, il leur est impossible de
vivre ensemble. Oh ! Combien de foyers auraient pu être sauvés si seulement les
époux avaient appris à se pardonner.
Le pardon est en quelque sorte la «
respiration » d'un couple, sans ce pardon c'est l'asphyxie et la mort.
Le mari doit donner
l'exemple
Si vous êtes prêts Ã
pardonner à votre conjoint, vous vous trouvez cependant devant un dilemme : qui
doit demander pardon le premier ? Vous répondrez peut-être : « Voyons, c'est
simple. C'est celui qui a tort. » Oui, d'accord, mais qui a tort, car personne
ne veut avoir tort.
Même quand vous avez
tort, vous voulez quand même avoir raison, avouez-le. Cela est bien trop
souvent le cas. C'est ainsi que vous resterez sur vos positions, attendant
toujours que l'autre fasse le premier pas, et personne ne bouge puisque chacun
est convaincu qu'il a raison. Cela peut durer des jours, des mois et des
années. Comment sortir de cette impasse ?
Qui doit donc demander
pardon le premier ? La Bible est claire et précise à ce sujet : c'est le mari.
Prenons l'exemple du premier couple que Dieu a créé. Avez-vous remarqué à qui
l'Eternel Dieu a fait ses premiers reproches lorsqu’Adam et Eve ont péché ?
L'Eternel s'est
d'abord adressé à Adam et pourtant c'était bien Eve qui avait péché la
première. Logiquement c'était donc à elle que Dieu aurait dû s'adresser. Ce ne
fut pas le cas. Pourquoi cela ?
Aux yeux de Dieu Adam était donc le premier responsable du couple. Cependant,
si Eve avait aussi sa propre responsabilité, Adam restait, malgré tout, le
premier responsable, c'est pourquoi Dieu le reprend en premier.
L'apôtre Paul a
exactement la même pensée lorsqu'il nous dit dans son épître aux Ephésiens
(chapitre 5:23): « Le mari est le chef de
la femme ». Voilà le verset préféré de beaucoup d'hommes. Toutefois, Ã
cause d'une mauvaise interprétation de ce verset, une multitude de couples
souffrent aujourd'hui.
Certains maris pensent
que ce verset veut dire qu'ils sont les « patrons ou les commandants », ne
donnant que des ordres à leur épouse.
Certaines expressions
courantes trahissent cette conception erronée : « C'est moi qui commande ici »,
« Tu n'as rien à dire » ou « Obéis, un point c'est tout ». Et ces hommes sont
étonnés d'avoir une femme rancunière, rebelle et dépressive.
Que veut donc dire l'expression : « le mari est le chef de
la femme ? »
Le mot chef a trois
sens précis selon la Bible :
a) un chef c'est
d’abord le premier responsable
b) un chef c'est quelqu'un qui donne l'exemple
c) un chef a un esprit de serviteur et
non de maître
Le mari doit savoir que Dieu le considère comme le
premier responsable lorsque quelque chose ne va pas dans le foyer.
Etant le principal
responsable, il doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour régler tout
problème avant le coucher du soleil, comme la Parole de Dieu le dit dans
Ephésiens 4:26,27 : « Si vous vous mettez en colère, ne péchez point ; que le
soleil ne se couche pas sur votre colère, et ne donnez pas accès au diable. »
C'est donc chaque jour
que les problèmes doivent être réglés. La désobéissance à ce principe biblique
est certainement la source de beaucoup de maux dans la vie du couple.
Et comment le mari
doit-il assumer ses responsabilités ? Est-ce dans un esprit autoritaire ?
Certes non ! Mais en donnant l'exemple et dans un esprit de serviteur.
Nous avons vu qu’un
vrai chef est avant tout quelqu'un qui donne l'exemple. Si vous voulez que
votre épouse vous demande pardon, vous devez d'abord apprendre à lui demander
pardon.
Comme vous le savez, il y a des maris qui n'ont jamais demandé pardon à leur
épouse, et ils s'étonnent d'avoir de la peine à s'entendre avec elle.
Un jour, une femme
vint voir un pasteur avec son mari. Elle lui dit en pleurant : « Voici dix ans
que nous sommes mariés, et mon mari ne m'a jamais demandé pardon, jamais,
jamais ! C'est toujours moi qui dois le faire. »
Le pasteur se tourna
alors vers son mari et lui demanda : « Est-ce vrai ? N'avez-vous donc jamais
demandé pardon à votre femme? » « Non ! » répondit celui-ci.
Le pasteur reprit: «
N'avez-vous donc jamais rien fait de mal? » « Si », dit-il. « Alors pourquoi
n'avez-vous jamais demandé pardon? » « Mon père n'a jamais demandé pardon à ma
mère et moi je fais la même chose. Je ne demande jamais pardon. Cela ne se fait
pas. »
Est-ce étonnant
qu'avec une telle conception du pardon cet homme soit en train de détruire son
foyer sans s'en rendre compte ?
Encore aujourd'hui,
beaucoup de maris pensent et agissent malheureusement de la même façon. Quelle
est donc la raison profonde qui les pousse à une telle attitude ? Ils pensent
qu'en demandant pardon à leur femme, ils perdront leur autorité.
Ecoutez bien, chers
maris, si vous n'avez jamais demandé pardon à votre femme, vous avez déjà perdu
votre autorité. C'est pour cela que votre épouse se rebelle, car vous êtes un hypocrite
et non un exemple. Si vous exigez d'elle quelque chose que vous ne pratiquez
pas vous-même, vous êtes un hypocrite.
Oui, le mari est le
principal responsable. Il exerce son autorité en donnant l'exemple. Une
autorité basée sur la responsabilité et l'exemple du mari sera toujours
acceptée et appréciée par l'épouse.
Avoir raison, et quand
même demander pardon
Voilà une attitude que
seul le véritable amour inspirera. Prenons un exemple concret de tous les
jours. Supposez que le mari ait raison et que la femme ait tort. Quelle sera
l’attitude du mari dans une telle situation ? Va-t-il alors profiter de cet
avantage pour justifier sa position et attendre que sa femme fasse le premier
pas ?
Dans de telles
circonstances, le mari doit se rappeler qu'il a pu, lui aussi, faire de la
peine à sa femme, peut-être sans s'en rendre compte.
Seul un esprit
d'humilité et de pardon peut rétablir la situation. Avec tact et compassion, il
pourra aborder son épouse en lui disant : « Chérie, si j'ai fait quelque chose
qui t'a peinée, je t'en demande sincèrement pardon. »
Que se passera-t-il
alors ? Un tel comportement, totalement dépourvu de toute condamnation,
touchera profondément son cœur.
En général l'épouse
réagira de la manière suivante : « Non, non, non, ce n'est pas toi qui dois me
demander pardon, c'est moi. »
Et c'est ainsi, par
l'exemple du mari, que la paix se rétablira dans le foyer. Oh ! si seulement
tous les couples agissaient ainsi chaque jour, on verrait des merveilles dans
les relations entre époux.
La femme doit aider
son mari
Après de telles
paroles, les épouses pourraient avoir tendance à rejeter toute responsabilité
sur leur mari.
Il est vrai que le
mari a une grande part de responsabilité, comme nous venons de le voir, mais
l'épouse ne doit pas oublier que devant Dieu elle a, elle aussi, une
responsabilité précise à l’égard de son mari.
Quelle est donc cette responsabilité ?
Le livre de la Genèse
nous montre le plan de Dieu pour Eve. « L'Eternel Dieu dit: Il n'est pas bon
que l'homme soit seul. Je lui ferai une aide qui lui corresponde » (Genèse
2:18). Le mot hébreu pour « aide » veut dire : compléter, secourir, protéger.
L'épouse a donc pour
mission non de condamner son mari, mais de l'aider, de le compléter, de le
secourir afin que le mari puisse accomplir fidèlement sa tâche tant personnelle
que familiale. Le mari a besoin de cette aide et doit la désirer, sinon
l'épouse ne pourra se donner entièrement à lui pour l'aider.
Si vous savez que
votre mari a de la peine dans tel ou tel domaine, votre devoir n'est pas
d'attendre, mais d'agir en l'aidant à remporter des victoires sur ses points
faibles.
Votre rôle n'est pas
de condamner ou de critiquer, mais d'aider et de secourir. S'il a de la peine Ã
vous demander pardon, aidez-le en demandant pardon vous-même.
C'est ainsi que vous
le libérerez et que vous serez vraiment une aide et une source de bénédictions
pour lui. Il l'appréciera énormément et vous en sera très reconnaissant.
Un exemple remarquable
vous aidera à saisir cette précieuse vérité. Un pasteur était handicapé par un
problème : c'était la colère. Il avait hérité cela de son père et de son
grand-père.
Après son mariage, son
problème s'était aggravé, peut-être parce qu'une personne de plus était là pour
le condamner. Il avait prié et jeûné pour en être délivré, mais sans succès.
Un jour, Dieu parla Ã
sa femme, à ce sujet. Alors, s'approchant de son mari, elle lui dit : «
Pardonne-moi pour l'amertume que j'ai eue dans mon cœur à cause de tes accès de
colère. Dorénavant il n'en sera plus question. Je te pardonne tous tes accès de
colère. »
Savez-vous ce qui
s'est passé ? Cet homme fut instantanément libéré de sa colère. Plus jamais il
n'eut de problèmes dans ce domaine-là .
L'esprit de pardon
mutuel enrichira et affermira l'amour entre les époux. Plus ils se
pardonneront, plus ils s'aimeront.
(Extrait du livre "Le Pardon,
une puissance qui libère" de Samuel et
Dorothée Hatzakortzian disponible dans le catalogue du site) : http://www.compassion-france.com