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Je crois qu’un grand mal sévit aujourd’hui
dans nombre d’églises touchant à la connaissance de Dieu. Bien des discours et
bien des chants actuels tendent à penser que Dieu est sentimental, très
sentimental, de sorte qu’il nous appelle par exemple à nous blottir dans ses
bras d’amour pour recevoir un câlin spirituel. Dieu ne semble pas très exigeant
: pourvu que nous venions à lui tel que nous sommes (ce qui au passage est un
pléonasme puisqu’il serait difficile de venir autrement que ce que nous sommes
en réalité à ses yeux) et que nous soyons sincères, cela suffit.
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Devenons des adorateurs en chantant des
cantiques qui élèvent nos âmes (et stimulent aussi un peu la chair, mais c’est
moins avouable) et tout va bien ! Signalons que les pires hérétiques sont
sincères dans leurs erreurs et que la
véritable adoration ne repose pas premièrement dans le chant mais dans
l’abandon total de notre volonté propre et de la soumission complète à la
souveraineté du Seigneur : Abraham monta pour adorer en étant prêt Ã
sacrifier son fils à la demande de son Dieu (Genèse 22 :4).
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Le Très–Haut, qui est devenu notre Père
dans les cieux, il est vrai, ne traite pas les choses de façon sentimentale
mais en vertu de sa nature. Or si Dieu est Amour — et Il nous a aimé le premier
— Dieu est aussi fondamentalement Saint
et il ne badine pas avec le péché quand bien même Jésus est venu pour le
pardon des péchés. La preuve, dit l’apôtre Pierre, c’est que Dieu a détruit Sodome et Gomorrhe pour
servir d’exemples aux impies à venir (2 Pierre 2 : 6).
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Le signe évident que notre notion de Dieu
est marquée par une dimension très émotionnelle, c’est que nous n’entendons
plus parler du châtiment de Dieu envers
ses enfants ou de la rétribution finale « des méchants », deux réalités
scripturaires pourtant incontournables.
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Dans cette nouvelle présentation
sentimentale de Dieu, on ne prend pas le risque de culpabiliser quelqu’un en
lui suggérant que son problème ou sa
maladie vient peut-être d’une désobéissance, d’un choix ou d’une décision contraire à la volonté divine alors
que le Père essaie d’interpeller et de ramener dans la bonne voie son enfant.
Non, nous préférons rassurer en citant
l’exemple de Job – si souvent utilisé à tort car peu peuvent se prévaloir du
témoignage rendu par Dieu lui-même : « il
n’y a personne comme lui sur la terre ; c’est un homme intègre et droit ,
craignant Dieu, et se détournant du mal .» (Job 1 :8)
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Qui prêche encore aujourd’hui sur le grand jour de
L’Eternel, ce jour de fureur, de détresse et d’angoisse, ce
jour de ravage et de destruction, de ténèbres et d’obscurité, décrit si
explicitement par le prophète Sophonie ? (Sophonie 1 : 14-18)
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Et si ce n’était que Sophonie : tous les
prophètes rapportent en des termes très durs la sentence de Dieu sur un monde
qui sombre sous le poids de son iniquité.
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« Oui
mais là où le péché abonde, la grâce surabonde »... Paul dit en réalité aux
Romains que « là où le péché a
abondé, la grâce a surabondé » (Romains 5 :20) : c’est fait, Christ l’a accompli. C’est en lui que
la grâce a surabondé une fois pour toutes. Christ ne sera pas crucifié Ã
nouveau.
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Ce monde enlisé dans la rébellion court droit à un jugement inévitable et terrible car Dieu sera aussi extrême dans sa colère
qu’il l’a été dans son amour manifesté par le don de son Fils. Vous en
doutez, vous trouvez cela exagéré ? Dans ce cas, puis-je vous suggérer de
relire les prophètes, de considérer avec attention bien des psaumes où Dieu se
présente comme le Juge de toute la terre rendant la justice suprême — gloire Ã
son nom. Puis-je vous inviter à considérer les propos de Paul dans sa lettre
aux Romains, chapitre 1, versets 18 Ã 32[1].
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Jésus n’était pas un sentimental
car le sentimental est incapable de dire des choses dures à entendre ou de
faire des mises en garde sévères ; ses bons sentiments l’en empêchent. Jésus
était rempli de compassion au point où il était toujours disponible pour
secourir, pour apporter une réponse concrète aux besoins des hommes, loin des
simples exhortations à prendre courage en attendant que ça aille mieux.
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Toutes les épitres qui ont toutes étaient
rédigées par des hommes poussés par l’Esprit nous incitent à nous aimer les uns les autres en action et
en vérité (pas en paroles seulement) et à aimer notre prochain comme
nous-mêmes tout en aimant Dieu avant tout et par-dessus tout. Mais dans toutes
les épitres (ou presque) certains sont de meilleurs « élèves » que d’autres- il
y a de sérieuses réprimandes et des mises en garde sévères qui ne doivent rien
à une attitude sentimentale. Et non il ne suffit pas de chanter des beaux
cantiques ou de faire une petite prière bien évangélique pour tout résoudre et
laisser penser que Dieu est bien au-dessus de nos différences. Oui Dieu est
bien au-dessus de nos différences
mais il n’est pas au-dessus de nos
compromis ou des façons de
contourner sa Parole, grande nuance.
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Aux sentimentaux — et ils sont nombreux
parmi nous — je demande si ils ont bien considéré les propos du livre qui
clôture la Bible, savoir l’Apocalypse, où il nous est parlé de la colère de
l‘Agneau (Jésus) qui va déverser sur les nations la cuve de l’ardente colère du
Dieu Tout-Puissant ; et où il est mentionné au chapitre 16 les sept coupes de
la colère de Dieu … et j’en passe.
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Pour conclure, disons que Dieu est amour
mais qu’il n’est pas conduit par des sentiments liés à notre nature humaine. Ne
nous faisons pas un Dieu à notre ressemblance, au risque d’être très surpris un
jour devant son trône, où son autorité suprême nous saisira avant toutes
choses, c’est sûr !
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Notre sentimentalité peut facilement nous jouer bien des tours et en
particulier nous empêcher de connaitre
Dieu dans sa plénitude. Dieu n’est pas sentimental, il est Dieu, parfait
dans son amour, sa justice, sa sainteté.
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par Jean-Louis Bulté
Source :
http://www.lesarment.com/
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[1]
Romains 1/18 à 32 : «La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété
et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive,
19car ce qu’on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, Dieu le leur
ayant fait connaître. 20En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa
puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’oeil, depuis la
création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc
inexcusables, 21puisque ayant connu Dieu, ils ne l’ont point glorifié comme
Dieu, et ne lui ont point rendu grâces; mais ils se sont égarés dans leurs
pensées, et leur coeur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. 22Se
vantant d’être sages, ils sont devenus fous; 23et ils ont changé la gloire du
Dieu incorruptible en images représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des
quadrupèdes, et des reptiles.
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24C’est
pourquoi Dieu les a livrés à l’impureté, selon les convoitises de leurs coeurs;
en sorte qu’ils déshonorent eux-mêmes leurs propres corps; 25eux qui ont changé
la vérité de Dieu en mensonge, et qui ont adoré et servi la créature au lieu du
Créateur, qui est béni éternellement. Amen!
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26C’est
pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes: car leurs femmes ont changé
l’usage naturel en celui qui est contre nature; 27et de même les hommes,
abandonnant l’usage naturel de la femme, se sont enflammés dans leurs désirs
les uns pour les autres, commettant homme avec homme des choses infâmes, et
recevant en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement.
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28Comme
ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens
réprouvé, pour commettre des choses indignes, 29tant remplis de toute espèce
d’injustice, de méchanceté, de cupidité, de malice; pleins d’envie, de meurtre,
de querelle, de ruse, de malignité; rapporteurs, 30médisants, impies,
arrogants, hautains, fanfarons, ingénieux au mal, rebelles à leurs parents,
31dépourvus d’intelligence, de loyauté, d’affection naturelle, de miséricorde.
32Et, bien qu’ils connaissent le jugement de Dieu, déclarant dignes de mort
ceux qui commettent de telles choses, non seulement ils les font, mais ils
approuvent ceux qui les font.»Â
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