Au fil de son
histoire, l’Eglise a accueilli bien des chevaux de Troie. Satan a œuvré
efficacement en faisant croire que tel ou tel ennemi était en fait un
cadeau ; par ses leurres, il a souvent réussi à éloigner les gens de la
vérité divine pour les attirer dans des pièges destructeurs. A l’heure actuelle,
l’Eglise est en proie à une confusion sans précédent. Il n’y a pas à s’en
étonner, car l’apôtre Paul dit : « Sache
que dans les derniers jours, surgiront des temps difficiles, car les hommes
seront égoïstes, amis de l’argent, fanfarons, orgueilleux, blasphémateurs,
rebelles à leurs parents, ingrats, sacrilèges, insensibles, implacables,
calomniateurs, sans frein, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres,
impulsifs, enflés d’orgueil, aimant leur plaisir plus que Dieu ; ils
garderont la forme extérieure de la piété, mais ils en renieront la
puissance » (2 Timothée 3:1-5). L’Apôtre Pierre se fait
l’écho de cette vérité : « …Il
y a parmi vous de faux docteurs qui introduiront insidieusement des hérésies de
perdition et qui, reniant le Maître qui les a rachetés, attireront sur eux une
perdition soudaine. Beaucoup les suivront dans leurs dérèglements et à cause
d’eux, la voie de la vérité sera calomniée. Par cupidité, ils vous exploiteront
au moyen de paroles trompeuses » (2 Pierre 2:1-3).
Aujourd’hui l’Eglise
fait penser aux conducteurs religieux du temps de Jésus ; ils savaient
reconnaître les différences pour les questions superficielles comme la pluie ou
le beau temps, mais ils étaient incapables de distinguer l’erreur de la vérité (Voir Matthieu 16:1-3). De nombreuses églises ont perdu de vue l’éthique
biblique, la doctrine biblique, le profond respect envers Dieu et l’adoration
qui Lui est due. Elles ne savent plus ce qu’est la repentance vis-à -vis du
péché, l’humilité devant Dieu et devant les autres chrétiens, la compréhension
profonde du caractère de Dieu, de l’œuvre de Dieu. Elles ne savent donc plus ce
que signifie un engagement à vivre dans la sainteté.
En revanche, Dieu
appelle tout vrai chrétien à se conformer entièrement à Sa Parole qui est un
absolu, et à adhérer à Ses critères de sainteté. Dans 1 Pierre 1:14-16, nous
lisons : « Comme des enfants
obéissants, ne vous conformez pas aux désirs que vous aviez autrefois, dans
votre ignorance ; mais, de même que celui qui vous a appelés est saint, vous
aussi devenez saints dans toute votre conduite, puisqu’il est écrit : Vous
serez saints, car je suis saint. » Pour vivre saintement comme
le demande le Seigneur, il vous faut absolument avoir du discernement
spirituel.
Qu’est-ce que
le discernement spirituel ?
Le discernement
spirituel est cette capacité permettant de distinguer entre la vérité divine et
l’erreur. Dans 1 Thessaloniciens 5:21, l’apôtre nous ordonne d’examiner toutes
choses. Autrement dit, il nous appelle à tout mettre à l’épreuve pour voir ce
qui est authentique et ce qui ne l’est pas. En tant que chrétiens, nous devons
évaluer toutes les réalités avec lesquelles nous entrons en contact, pour
séparer le vrai du faux, l’acceptable de l’inacceptable, le bon du mauvais.
Cette tâche peut s’avérer ardue. Pourquoi ?
- Premièrement, parce
que nous devons constamment rejeter les désirs de notre chair pécheresse.
- La deuxième raison
est que nous sommes constamment exposés aux tromperies de Satan : le
diable fait tout son possible pour nous entraîner dans la confusion et
l’égarement.
- La troisième raison
est que le monde cherche sans cesse à nous influencer pour dominer sur nous.
Pour résister au
monde, à la chair, et au diable, il nous faut « nous attacher fortement au bien ». De tout
notre cœur nous devons nous attacher à ce qui est foncièrement authentique et
vrai. Nous devons aussi nous abstenir « du
mal sous toutes ses formes » (1 Thessaloniciens 5:22). Cela
signifie que nous devons nous séparer de tout ce qui est perverti, tout comme
nous éviterions une peste mortelle ou un poison violent. Un pasteur déclare Ã
juste titre : « Les pires formes du mal sont des perversions de la
vérité, des mensonges spirituels ; mais beaucoup de personnes, de nos
jours, considèrent ces perversions avec indifférence et croient qu’elles sont
plus ou moins anodines ». (R.C. Lenski, The
Interpretation of St. Paul’s Epistles to the Colossians, to the Thessalonians,
to Timothy, to Titus and to Philemon, Minneapolis, Augsburg, 1961,
p.363). Dans l’église actuelle, il y a
beaucoup de laxistes qui négligent de séparer la vérité divine de l’erreur
parce qu’ils manquent de discernement spirituel.
Quelles sont
les causes de ce manque de discernement spirituel ? Les insuffisances
doctrinales
Une des causes
principales est que la doctrine n’est plus proclamée avec assez de clarté et de
conviction dans l’Eglise. Beaucoup de membres d’églises n’ont de la Parole de
Dieu qu’une connaissance superficielle. Enseigner cette Parole est une charge
qui requiert des compétences ; mais l’église la confie souvent à des
personnes mal équipées. Dans A Call to
Discernment (« Plaidoyer pour le discernement »), on lit
ces propos d’un conseiller chrétien, le professeur Jay Adams : « Dans
des émissions radiophoniques ou autres, de prétendus "experts",
nantis de doctorats en psychologie, en sociologie et en pédagogie, mais ayant
un niveau tout juste élémentaire pour ce qui est de la connaissance de la
Bible, se mettent à pontifier sur ce qu’est la vie chrétienne. Ils se font
passer pour des porte-parole de Dieu… Leur enseignement, et l’usage qu’ils font
de la Bible (si toutefois ils s’en servent) sont souvent bien éloignés de ce
qu’affirme l’Ecriture si elle est interprétée correctement.
A quoi en arrive-t-on
alors ? Une première conséquence, particulièrement évidente, est la
tendance actuelle à faire du langage théologique un usage bien imprécis… Non
seulement on utilise les termes bibliques de façon vague, semant ainsi la
confusion un peu partout dans l’église, mais encore on tolère des enseignements
erronés en tous genres. Il en est ainsi parce que très peu nombreux sont ceux
qui ont assez de discernement pour identifier ces erreurs et pour les réfuter.
Même ceux qui se rendent compte que quelque chose ne va pas ont un discernement
trop peu aiguisé pour mettre avec précision le doigt sur ces erreurs. Ou alors,
s’ils savent repérer les erreurs, ils sont dénoncés par d’autres, et traités de
« chasseurs d’hérésies » (Eugene, Oregon, Editions Harvest House,
1987, pp. 35-36).
En diluant ainsi la
doctrine biblique, on a conditionné l’église d’aujourd’hui pour l’amener Ã
désirer seulement ce qui la conforte et lui donne un sentiment de satisfaction.
Le pasteur anglais Martyn Lloyd-Jones disait : « La pensée précise,
les définitions et les dogmes sont affreusement dévalués. On insiste
constamment sur l’idée que la religion est une puissance à notre service,
destinée à nous procurer le bonheur. On met beaucoup trop l’accent sur les
émotions et les sentiments au détriment de l’intelligence. Bien trop souvent on
donne aux gens l’impression que la foi chrétienne doit leur apporter une série
ininterrompue de délivrances miraculeuses, pour les libérer de tous les maux
possibles et imaginables… On leur fait croire qu’il suffit de demander à Dieu
tout ce dont ils pensent avoir besoin à un moment donné, pour que cela leur
soit accordé… Nous nous sommes tellement focalisés sur nous-mêmes, sur nos
états d’âme, nos sentiments, et notre état intérieur, que devant un problème
extérieur (qui toutefois nous affecte en profondeur) nous ne savons plus que
penser ni par où commencer. (Cité par Iain Murray dans « David Martyn
Lloyd-Jones, The Fight of Faith », Vol.2, Editions Banner of Truth, 1990).
Comme dans la
pratique on a placé l’expérience et l’émotion au-dessus de la révélation
divine, beaucoup se disent chrétiens sans avoir le moindre fondement biblique
pour se déclarer tels. Par exemple, au cours d’un entretien radiodiffusé sur
une station qui passait pour être chrétienne, l’hôtesse qui m’interviewait m’a
demandé : « Comment devient-on chrétien ? » J’ai répondu
que nous devons comprendre que nous sommes des pécheurs incapables de nous
sauver nous-mêmes, et qu’il faut nous repentir de notre péché en comptant
uniquement sur la miséricorde de Dieu. Il faut croire que Jésus-Christ est le
Fils de Dieu, qu’en mourant Il a payé le prix de nos péchés, et qu’en
ressuscitant Il est devenu le garant de notre justification. L’hôtesse a
répliqué : « Mais voyons, vous ne pensez quand même pas que tous les
chrétiens doivent croire cela, n’est-ce pas ? » « Mais
si ! » lui ai-je répondu. Elle a poursuivi : « En tout cas,
quand je suis devenue chrétienne, je ne me suis détournée d’aucun de mes
péchés. » Hors antenne, je lui ai demandé : « Quel est donc le
fondement de votre salut ? » Elle a répondu : « Je me
droguais et je buvais, je vivais avec mon petit ami, et cela faisait six ans
que je participais au mouvement « Science of Mind » (un courant
relevant du « New Age » et axé sur la « pensée positive »,
NdT). Un beau jour j’ai simplement découvert le numéro de téléphone de Jésus,
et depuis ce jour-là j’ai en permanence la possibilité de le joindre. » De
toute évidence, il en est qui se réclament de Christ sans Le connaître.
Certains
disent : « la doctrine engendre des divisions. » C’est
vrai ! Si on écarte la vérité biblique, et si on se tait par crainte
d’offenser les autres, les oppositions disparaîtront. Mais d’autres réalités
disparaîtront du même coup : la vérité, la sainteté, et Dieu Lui-même.
Jude 1:3-4 nous enjoint de « combattre
pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes. Car il s’est
glissé parmi vous certains hommes… qui changent en dérèglement la grâce de
notre Dieu, et qui renient notre seul Maître et Seigneur Jésus-Christ ».
Si on dilue la doctrine, on ne fait que faciliter la tâche de ceux qui, en
cachette, s’efforcent de saccager l’église. La pensée relativiste.
Dans l’église
d’aujourd’hui, beaucoup pensent en termes de « continuité »,
c’est-à -dire qu’ils perçoivent la réalité comme un continuum, un tout dans
lequel il est impossible d’établir des séparations. Loin de voir le monde en
noir et blanc, de séparer le bien du mal et le juste du faux, ces gens
préfèrent tout transposer dans une gamme de gris, avec une infinité de nuances.
Satan en empêche beaucoup de penser en termes d’antithèses et
d’oppositions ; il remporte ainsi de grands succès, car aujourd’hui
l’Eglise ne sait plus distinguer entre la vérité divine et l’erreur.
Le chrétien doit
acquérir une mentalité qui fonctionne de manière antithétique, et non une mentalité
relativiste. Selon le Professeur Jay Adams : « Ceux qui étudient la
Bible pensent en termes d’antithèses. Ils raisonnent en termes de contrastes,
d’opposés. De la Genèse à l’Apocalypse, les voies de Dieu sont présentées comme
étant au-dessus de toute autre voie. La Bible n’enseigne pas que de nombreuses
voies plaisent à Dieu, et que toutes se valent. Elle n’enseigne pas que de
multiples opinions peuvent correspondre, plus ou moins bien, aux voies de Dieu.
Ce que la Bible enseigne d’un bout à l’autre, c’est que toute pensée, toute
voie qui ne correspond pas en tous points aux voies de Dieu est entièrement
fausse, et doit être rejetée. D’après la Bible, rater la cible de peu ou de
beaucoup, c’est toujours rater. Il y a un seul Dieu, et un seul chemin de la
vie : Son chemin ! »
Nombreux,
aujourd’hui, sont ceux qui n’aiment pas entendre de tels propos, même dans
l’église. Pourquoi ? Parce qu’ils ont une autre mentalité. Beaucoup n’ont
pas connu la Bible dès leur enfance, ou alors ils ne l’ont jamais étudiée
sérieusement par la suite. Ils ont une mentalité étrangère à la Bible… Les
pasteurs autant que les autres membres sont marqués par notre
environnement : or celui-ci tend à percevoir toutes choses comme un
continuum. La notion même d’antithèse subit une érosion croissante, car on
s’efforce de plus en plus d’amalgamer la Bible, la sociologie, la psychologie,
et les principes de gestion de l’entreprise. (Voir A Call to Discernement, pp. 29 et 32).
Loin d’amalgamer la
pensée du monde et la vérité de Dieu, le psalmiste les sépare nettement : « Heureux l’homme qui ne marche pas selon le
conseil des méchants, qui ne s’arrête pas sur le chemin des pécheurs, et qui ne
s’assied pas sur le banc des moqueurs, mais qui trouve son plaisir en la loi de
l’Eternel, et qui médite sa loi jour et nuit ! » (Psaume
1:1-2). Tite 1:9 nous dit de réfuter l’erreur doctrinale en étant attachés « à la parole authentique telle qu’elle a été
enseignée, afin d’être capable d’exhorter selon la saine doctrine et de
convaincre les contradicteurs ».
Une
méthodologie selon le monde
L’église manque aussi
de discernement parce qu’elle se préoccupe de son image, et veut faire de sa
propre influence une clé pour l’évangélisation. Aujourd’hui elle croit que pour
gagner les perdus elle doit d’abord gagner leur estime. Elle n’enseigne donc
plus les doctrines bibliques du péché, de l’enfer, de la repentance et de la
croix, de peur d’offenser les perdus ou de les mettre mal à l’aise. Non, elle
se vend elle-même ; elle se transforme en une entreprise bienveillante,
sans danger pour quiconque, et dont le but premier est de s’attirer prestige et
popularité. Elle cherche à se faire accepter, intellectuellement parlant, par
les perdus. Son raisonnement est le suivant : « S’ils commencent par
nous apprécier, alors ils finiront par apprécier notre Jésus. »
Il est vrai que l’église véritable doit évangéliser avec amour et avec grâce ; mais jamais
elle ne doit édulcorer l’enseignement de la Parole de Dieu. Martyn Lloyd-Jones
avait conscience de ce que « les éléments d’avertissement et d’opposition
à l’erreur sont une composante essentielle dans tout engagement biblique
authentique ; et donc c’est une faute grave que de désapprouver toute
polémique dans l’Eglise chrétienne ». Martyn Lloyd-Jones n’attendait
aucune approbation de la part de ceux qui voulaient « l’amour par-dessus
toutes choses », et qui estimaient que les discussions doctrinales
n’avaient pas leur place parmi les chrétiens. Cette attitude-là , disait-il,
« a dépouillé la prédication de son autorité. L’accusation de
‘dogmatisme’, comme le refus de toute réprimande et de toute correction
reviennent en fait à critiquer l’Ecriture Sainte elle-même » (The Fight of
Faith, p. 650).
Considérons
attentivement l’exemple de l’Apôtre Paul. Il a sévèrement réprimandé l’Eglise
de Corinthe, trop préoccupée de sa propre image : « Car qui est-ce qui te distingue ?
Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi te
glorifies-tu, comme si tu ne l’avais pas reçu ? Déjà vous êtes rassasiés,
déjà vous êtes riches, sans nous vous avez commencé à régner ! Et
puissiez-vous régner en effet, afin que nous aussi nous régnions avec
vous ! Car Dieu, ce me semble, a fait de nous, apôtres, les derniers des
hommes, des condamnés à mort en quelque sorte, puisque nous avons été en
spectacle au monde, aux anges et aux hommes. Nous sommes fous à cause de
Christ, mais vous, vous êtes sages en Christ ; nous sommes faibles, mais
vous êtes forts. Vous êtes glorieux, et nous sommes déshonorés ! Jusqu’Ã
cette heure, nous sommes exposés à la faim, à la soif, au dénuement, aux coups,
à une vie errante ; nous nous fatiguons à travailler de nos propres
mains ; insultés, nous bénissons ; persécutés, nous supportons ;
calomniés, nous consolons ; nous sommes devenus les balayures du monde, le
rebut de tous, jusqu’à maintenant » (1 Corinthiens 4:7-13).
Les chrétiens
authentiques sont une offense pour ceux qui rejettent la vérité. Christ a dit Ã
Ses disciples : « Si le monde
vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde
aimerait ce qui est à lui ; mais parce que vous n’êtes pas du monde, et
que je vous ai choisis du milieu du monde, Ã cause de cela, le monde a de la
haine pour vous. Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : Le
serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous
persécuteront aussi » (Jean 15:18-20). Hébreux 10:33 affirme
que les chrétiens sont « exposés en
spectacle par les opprobres et les tribulations ». Des
interprétations erronées de la Parole
L’église d’aujourd’hui
n’interprète pas correctement la Parole de Dieu, parce que pour une large part
elle ne lui voue que de l’indifférence. Il y en a qui enseignent dans l’église
sans avoir appris à étudier la Parole de Dieu, et qui ont une théologie
faussée. D’autres ont bien la formation nécessaire, mais ils ont un penchant
pour l’anecdote, ou alors ils mêlent des idées humaines à la vérité biblique.
D’autres encore sont tout simplement trop paresseux pour avoir à cœur
d’interpréter correctement la Parole de Dieu. Il en est aussi qui arrivent à ce
qu’ils croient être la vérité, par quelque intuition mystique, quelque
expérience, ou quelque émotion. Par ailleurs, l’église actuelle considère plus
ou moins que tout un chacun doit être considéré comme un expert en matière d’interprétation
de la Bible.
La lettre suivante a
été adressée à une personne que je connais. Elle illustre l’attitude erronée,
mais si répandue de certains soi-disant chrétiens envers les Ecritures. Voici
ce qu’on y lit : « La plus grande expérience de l’amour que j’aie
jamais faite a eu lieu au pied de la Croix tandis que le sang de Jésus se
déversait sur moi. Il m’a alors rempli de Son Esprit, et m’a fait traverser le
voile dans la ville de Jérusalem pour m’introduire dans le Saint des Saints.
Là , je me suis contemplé moi-même en Lui, et Lui en moi. J’ai reçu comme un
baptême de feu et depuis lors Son amour demeure en moi. Quotidiennement je suis
en communion avec cette réalité-là . Je n’éprouve pas le besoin d’étudier les
Ecritures : je connais Jésus, car Il s’est révélé à moi intérieurement. Il
demeure en moi, et donc là réside la Parole. Les Ecritures sont une source
secondaire. » Faut-il s’étonner, dans ces conditions, de ce que l’Eglise
soit si faible et si peu capable de discerner la vérité ?
L’interprétation de
la Parole de Dieu est une science exigeante qui demande du savoir-faire et de
la précision. A moins qu’un chrétien n’ait été bien enseigné, n’ait de bonnes
connaissances, et n’ait été formé à l’interprétation par quelqu’un qui sait
comment faire, il y a peu de chances qu’il sache interpréter les Ecritures
correctement (à ce sujet, voir la note de La Trompette en fin d’article).
Le laxisme en
matière de discipline
Le discernement
spirituel fait également défaut parce qu’on renonce à la discipline dans
l’église. Le Seigneur Jésus-Christ nous dit d’agir ainsi : « Si ton frère a péché, va et reprends-le seul
à seul ; s’il t’écoute, tu as gagné ton frère. Mais s’il ne t’écoute pas,
prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire se règle sur la
parole de deux ou trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le Ã
l’Eglise ; et s’il refuse aussi d’écouter l’église, qu’il soit pour toi
comme un païen et un péager » (Matthieu 18 :15-17).
Il importe que la
sainteté règne dans l’église. L’Apôtre Paul a reproché à l’Eglise de Corinthe
de tolérer le péché. « On entend
parler constamment d’inconduite parmi vous, et d’une inconduite telle qu’elle
ne se rencontre pas même chez les païens ; c’est au point que l’un de vous
a la femme de son père. Et vous êtes enflés d’orgueil ! Et vous n’avez pas
plutôt pris le deuil, afin que celui qui a commis cet acte soit ôté du milieu
de vous ! Pour moi, absent de corps, mais présent d’esprit, j’ai déjÃ
jugé, comme si j’étais présent, l’auteur d’une telle action. Car au nom du
Seigneur Jésus, vous et mon esprit, nous nous sommes assemblés avec la
puissance de notre Seigneur Jésus : qu’un tel homme soit livré à Satan
pour la destruction de la chair, afin que l’esprit soit sauvé au jour du
Seigneur Jésus ! Il n’est pas beau, votre sujet de gloire ! Ne
savez-vous pas qu’un peu de levain fait lever toute la pâte ? (1
Corinthiens 5Â :1-6).
L’absence de
discipline dans l’église tue le discernement spirituel et détruit la sainteté.
Si l’on confronte réellement le péché, on dresse une muraille entre le monde et
l’église, en séparant ceux qui obéissent au Seigneur de ceux qui ne Lui
obéissent pas. Il est capital que les chrétiens tracent une ligne de
démarcation claire et nette entre le bien et le mal. Le message que l’église envoie
vers les perdus devrait être celui-ci : « Nous sommes un peuple
saint. »
L’immaturité
spirituelle
Beaucoup, dans
l’église, ne connaissent la Parole de Dieu que superficiellement. Pour
connaître la vérité, ils font confiance à leurs expériences personnelles et Ã
leurs sentiments. Ou alors la recherche du succès et du bien-être personnel
constitue pour eux un mode de vie. J’appelle cela « le christianisme Ã
l’usage des bébés ». Un bébé qui se déplace à quatre pattes porte à la
bouche tout ce qui lui tombe sous la main, parce qu’il ne sait pas faire la
différence entre ce qui est bon et ce qui est mauvais pour lui. De même, ceux
qui n’ont pas de maturité spirituelle ont tendance à gober les faux
enseignements parce qu’on ne leur a pas appris à distinguer la vérité divine de
l’erreur. Ephésiens 4 :14-15 nous dit : « Ainsi nous ne serons plus des enfants, flottants et entraînés Ã
tout vent de doctrine, joués par les hommes avec leur fourberie et leurs
manÅ“uvres séductrices, mais en disant la vérité avec amour, nous croîtrons Ã
tous égards en celui qui est le chef, Christ. »
La clé de la maturité
spirituelle, c’est une compréhension approfondie de la Parole de Dieu. Nous
lisons dans Hébreux 5:12-14 :
« Alors que vous deviez, avec le temps, être des maîtres, vous avez de
nouveau besoin qu’on vous enseigne les premiers principes élémentaires des
oracles de Dieu : vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non de
nourriture solide. Or quiconque en est au lait n’a pas l’expérience de la
parole de justice, car il est un enfant. Mais la nourriture solide est pour les
hommes faits, pour ceux qui, par l’usage, ont le sens exercé au discernement du
bien et du mal. »
Vous êtes nombreux Ã
faire preuve de discernement dans le domaine de la vie quotidienne. Vous lisez
les étiquettes des produits alimentaires parce que vous voulez rester en bonne
santé. Avant d’investir en bourse, vous lisez les comptes-rendus boursiers – y
compris ce qui est écrit en petits caractères. Si vous devez subir une
opération chirurgicale, vous choisissez avec soin le chirurgien. Peut-être
savez-vous bien analyser les questions politiques, et êtes-vous au fait de la
situation intérieure comme de la politique étrangère. Peut-être êtes-vous un
ailier trois-quarts expert en tactiques offensives et défensives. A la bonne
heure ! Mais savez-vous faire la différence entre la vérité divine et
l’erreur ?
Comment
obtenir le discernement spirituel ?
Désirez-le
Le discernement
spirituel commence par le désir de l’obtenir. Si vous ne recherchez que le
bonheur, la santé et la richesse, vous n’aurez pas de discernement spirituel.
Il faut être suffisamment humble pour admettre votre besoin de discernement.
Proverbes 2:2-5 nous enseigne : « Si
tu prêtes une oreille attentive à la sagesse, et si tu inclines ton cœur à la
raison ; oui, si tu appelles l’intelligence, et si tu élèves ta voix vers
la raison, si tu la cherches comme l’argent, si tu la recherches avec soin
comme des trésors, alors tu comprendras la crainte de l’Eternel, et tu
trouveras la connaissance de Dieu. » Etes-vous d’accord pour
suivre le chemin qui conduit au discernement spirituel ?
Priez afin de
l’obtenir
En même temps que
vous désirez obtenir le discernement spirituel, vous devez rester dépendant du
Seigneur en Le priant de vous l’accorder. Le roi Salomon a prié ainsi : « Accorde donc à ton serviteur un cœur
attentif pour gouverner ton peuple, pour discerner le bien du mal ! »
(1 Rois 3 :9). Le Seigneur lui a répondu : « Puisque c’est là ce que tu demandes, et que
tu ne demandes pas pour toi une longue vie, et que tu ne demandes pas pour toi
la richesse, et que tu ne demandes pas la mort de tes ennemis, mais puisque tu
demandes pour toi de l’intelligence afin d’être attentif au droit, voici :
j’agirai selon ta parole. Je te donnerai un cœur sage et intelligent, de telle
sorte qu’il n’y aura pendant toute ta vie aucun homme parmi les rois qui soit
semblable à toi. » (1 Rois 3:10-11). Et Jacques 1:5 nous dit : « Si quelqu’un d’entre vous manque de
sagesse, qu’il la demande à Dieu qui la donne à tous libéralement et sans faire
de reproche, et elle lui sera donnée. »
Recevez des
leçons des autres
Vous pouvez apprendre
le discernement spirituel en observant l’exemple de chrétiens mûrs qui ont
eux-mêmes reçu ce don. Dans l’église primitive certains avaient reçu un don
particulier pour discerner entre la vérité divine et l’erreur (Voir 1
Corinthiens 12:10). Il s’agissait d’un don essentiel, car de faux docteurs
essayaient déjà par leurs enseignements de détruire cette église primitive. 1
Jean 4 :1 nous commande : « Eprouvez
les esprits, pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont
venus dans le monde. »
Ce don existe-t-il
encore actuellement ? Oui, il y a des enseignants de la
Bible auxquels Dieu a accordé le don de démasquer les faux docteurs. Leur
pensée est minutieuse, approfondie, analytique et critique. Ils sont les
gardiens de la vérité dans l’église. Certains enseignent dans des écoles
bibliques, d’autres écrivent des ouvrages. Mais de toute manière ils nous aident
à discerner clairement entre le bien et le mal. A nous de tirer profit de leurs
enseignements et de leurs écrits.
Il faut également prendre en compte l’exemple donné par d’autres chrétiens mûrs dans la foi. De
même que les parents œuvrent pendant de longues années pour que leurs enfants
parviennent à la maturité, de même un chrétien a besoin de bien des années pour
atteindre la maturité spirituelle. Cela ne se passe pas en demandant à Dieu
dans sa prière du soir : « Seigneur, accorde-moi le discernement »,
et en se réveillant le lendemain matin en l’ayant reçu. Pour parvenir à la
maturité spirituelle, il faut être nourri de la Parole de Dieu. Dans 1 Pierre
2:2 nous lisons : « Désirez
comme des enfants nouveaux-nés le lait non frelaté de la parole, afin que par
lui vous croissiez pour le salut. » C’est aussi au travers des
épreuves que Dieu donne la maturité chrétienne : « Le Dieu de toute grâce, qui en Christ vous a
appelés à sa gloire éternelle, après que vous aurez souffert un peu de temps,
vous formera lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra
inébranlables. » (1 Pierre 5 :10).Dépendez du Saint-Esprit
C’est le Saint-Esprit
qui est le véritable « Discerneur », et c’est Lui qui vous conduira
dans toute la vérité (Jean 16:13). Il connaît la pensée de Dieu à la
perfection. « Qui donc, parmi les
hommes, sait ce qui concerne l’homme, si ce n’est l’esprit de l’homme qui est
en lui ? De même, personne ne connaît ce qui concerne Dieu, si ce n’est
l’Esprit de Dieu. Or nous, nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, mais
l’Esprit qui vient de Dieu, afin de savoir ce que Dieu nous a donné par grâce.
Et nous parlons, non avec des discours qu’enseigne la sagesse humaine, mais
avec ceux qu’enseigne l’Esprit, en expliquant les réalités spirituelles à des
hommes spirituels. Mais l’homme naturel ne reçoit pas les choses de l’Esprit de
Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que
c’est spirituellement qu’on en juge. L’homme spirituel, au contraire, juge de
tout, et il n’est lui-même jugé par personne. En effet : Qui a connu la
pensée du Seigneur, pour l’instruire ? Or nous, nous avons la pensée de
Christ » (1 Corinthiens 2:11-16).
Laissez le
Saint-Esprit contrôler votre vie, renoncez au péché et rejetez-le loin de vous,
pour vivre dans la pureté et la sainteté. Galates 5 :16 nous dit : « Je dis donc, marchez par l’Esprit, et vous
n’accomplirez point les désirs de la chair. » Si vous obéissez
de cette manière-là , le Saint-Esprit fera de vous un chrétien capable de
discernement. Etudiez la Parole de Dieu
Le discernement
spirituel abonde là où l’on se livre à une étude intensive et fidèle de la
Bible. Pour être capable de discernement spirituel, il ne vous suffira pas de
le désirer, de prier pour l’obtenir, d’observer l’exemple de chrétiens mûrs et
doués de discernement, et de dépendre du Saint-Esprit : il vous faut aussi
étudier la Parole de Dieu avec diligence. C’est seulement en elle que vous
découvrirez les principes et les vérités permettant de saisir la différence
entre la vérité et l’erreur. En Actes 17, par exemple, les Juifs de Bérée recevaient avec joie l’enseignement de Paul, mais ils le mettaient à l’épreuve
en le comparant aux doctrines de l’Ancien Testament. C’est pourquoi beaucoup de
Béréens mirent leur foi en Christ.
En Actes 20, Paul met
en garde les conducteurs de l’église d’Ephèse au sujet des faux docteurs qui
allaient tenter de s’infiltrer dans l’église pour la dévaster. Pour conclure,
il dit : « Et maintenant, je
vous confie à Dieu et à la parole de sa grâce, qui a la puissance d’édifier et
de donner l’héritage parmi tous ceux qui sont sanctifiés » (Actes
20 :32). Paul savait combien il était essentiel d’étudier avec
soin la Parole de Dieu, afin que l’église soit gardée de l’erreur.
En 2 Timothée 2:15,
nous lisons : « Efforce-toi de
te présenter devant Dieu comme un homme qui a fait ses preuves, un ouvrier qui
n’a pas a rougir et qui dispense avec droiture la parole de vérité. »
L’ouvrier qui fait tout son possible pour accomplir un travail de qualité n’aura
pas honte d’avoir mal travaillé. Autrement dit, le chrétien doit présenter aux
autres la Parole de Dieu avec exactitude, et s’abstenir d’imiter les disputeurs
et ceux qui « tiennent des discours vides et profanes » (2 Timothée
2:16). S’il fait ce que Paul recommande, il sera approuvé par Dieu et sera du
nombre de ceux qui se tiendront près de Lui. Loin d’être honteux, le chrétien
devra pouvoir déclarer : « Seigneur, j’ai étudié Ta Parole et je l’ai
présentée en toute intégrité. »
Qu’en est-il de
vous ? De quelle manière étudiez-vous la Parole de Dieu ? Superficiellement, sans la prendre à cœur ? Ou bien l’étudiez-vous en
profondeur, en y apportant tous vos soins ? Une étude approfondie de la
Parole de Dieu demande un effort ; mais n’oubliez jamais que « Toute Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour
enseigner, pour convaincre, pour redresser, pour éduquer dans la justice, afin
que l’homme de Dieu soit adapté et préparé à toute œuvre bonne » (2
Timothée 3 :16-17).
Conclusion
Pour obtenir le
discernement spirituel, il est indispensable de prier, d’apprendre en observant
l’exemple de ceux qui ont reçu ce don et sont mûrs dans la foi, de dépendre du
Saint-Esprit, et d’étudier diligemment la Parole de Dieu. Si vous faites ces
choses, vous fortifierez vos convictions doctrinales, vous penserez en termes
de contrastes et d’oppositions ; vous serez préservé des voies de ce
monde, vous serez un bon interprète de la Parole de Dieu, et vous confronterez
le péché. Tout cela contribuera à votre maturité ; et Dieu sera honoré.
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Avec l’aimable
autorisation de « Grace to You » Ministries. Le texte original de
John MacArthur est disponible sur Internet à l’adresse :
http://www.gty.org/resources.php?section=positions&aid=194 –
Copyright © 2006 Grace to You
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Note de La
Trompette
L’auteur a écrit
« L’interprétation
de la Parole de Dieu est une science exigeante qui demande du savoir-faire et
de la précision. A moins qu’un chrétien n’ait été bien enseigné, n’ait de
bonnes connaissances, et n’ait été formé à l’interprétation par quelqu’un qui
sait comment faire, il y a peu de chances qu’il sache interpréter les Ecritures
correctement. »
La pensée de l’auteur
est sans doute très bonne pour le cas général, mais nous croyons qu’à certaines
occasions particulières, même un jeune converti peut recevoir du Saint-Esprit
un éclairage particulier sur un passage de la Parole, que n’aura peut-être pas
un théologien confirmé.
Source : http://www.latrompette.net