Pour que le Corps ait les moyens d’appréhender
correctement ces outils, Dieu a prévu des hommes et des femmes du milieu de Son
peuple pour délivrer ces outils de façon à ce que tout le corps atteigne la
stature parfaite de Christ. Ces hommes ou femmes sont des ministères donnés Ã
l’Eglise pour pourvoir au perfectionnement des saints:
Ephésiens 4:11: «Et Il a donné les uns
comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les
autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue
de l’oeuvre du ministère et de l’édification du Corps de Christ, jusqu’à ce que
nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de
Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ».
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Un ministère ne s'appartient plus, «il vit dans le Corps
comme le Corps vit en lui». Ephésiens 4:7,11 montre
qu'un ministère est un don de Christ dont la mesure est commandée par le
Seigneur lui-même.
Cette mesure de ce que nous recevons de sa part est pure
grâce et de ce fait, toutes revendications ou éléments de comparaison sont
exclus et doivent être bannis de notre coeur.
1 Corinthiens 12:4,6: «Il y a diversité de
dons mais le même ESPRIT; diversité de ministères, mais le même Seigneur;
diversité d'opérations mais le même Dieu qui opère tout en tous».
Ce texte montre clairement que c'est le Seigneur qui
donne les ministères à l'Eglise, que c'est le Saint Esprit qui distribue les
dons dans l'Eglise et que c'est Dieu le Père qui opère toutes les opérations en
son sein. Un ministère a le désir ardent de perfectionner les saints en vue de
l’oeuvre du ministère et de l’édification du Corps (Ephésiens 4:12). Le ministère du Corps consiste à arracher les âmes de l’enfer. L’édification du Corps
consiste à faire de l’Eglise une armée conquérante pour détruire les œuvres du
diable.
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Un ministère donné à l’Eglise a le souci que ces frères
et sœurs reçoivent la Parole et uniquement la Parole. Il est très sensible au
fait que les vertus de Dieu deviennent manifestes au travers des vies:
sainteté, pureté, justice, amour dans la vérité, glorification de Jésus par le
Saint-Esprit. Il a le souci d’attacher les brebis au Seigneur et non à lui-même
et se réjouit quand les brebis sont
matures.
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Le ministère est attaché aux choses célestes et
éternelles. Les 7 aspects de l’Esprit mentionnés dans Esaïe
11 correspondent aux 7 lampes ardentes qui brûlent devant le trône et
qui sont les 7 esprits de Dieu (Apocalypse 4:5, Apocalypse 5:6, Apocalypse 3:1). La composante principale est l’éternité,
c’est l’Esprit de l’Eternel et les 6 autres composantes se séparent en deux
groupes de trois: un groupe à sensibilité d’amour, composantes féminines, «sagesse», «conseil», «connaissance»
et un groupe à sensibilité d’unité, composantes masculines, «intelligence», «force», «crainte». Unité
et amour de Dieu constituent les deux fibres principales d’un ministère. Le mot
«Erad», qui veut dire «un» et le mot «Hahavah»
qui veut dire «amour», ont tous les deux la valeur de 13, ce qui
donne pour la somme des deux 26. Or le tétragramme
«YHVH» traduit par Dieu ou Eternel a pour valeur Voilà le
caractère dual: Jésus est le Lion de la tribu de Juda qui va venir juger et
établir sa royauté, mais il continue à être l’Agneau immolé, sacrifié pour les
hommes (Apocalypse 4:5,6). Ce caractère dual doit être retrouvé dans tout
ministère.
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Un ministère est un homme de la Parole et de l’Esprit
comme Jean. Un ministère est un homme mis à part comme Abraham. Abraham appelé
hors de Babylone pour former un peuple saint.
Comme Moïse, l’onction qui est sur lui n’est pas pour lui
ou pour une gloire mais pour libérer le peuple de Dieu de tout esclavage. Il doit
comprendre la pensée de Dieu pour son temps comme
Samuel.
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Les ministères doivent refléter le caractère de Jésus qui
englobe dans sa personne tous les cinq ministères: apôtre, prophète, évangéliste,
pasteur et docteur. Aucun ministère ne porte vraiment du fruit s’il ne se
reproduit pas selon son espèce. Chaque ministère engendre donc autour de lui
son type de ministère. Il doit aussi être prêt à voir un frère aller plus loin,
comme David qui a préparé les matériaux pour le temple qu’il était donné Ã
Salomon de construire; ou comme Jean-Baptiste qui a préparé le chemin du Seigneur
en s’effaçant: «Il faut que je diminue et qu’il croisse», telle est
la nature des vrais ministères donnés à l’Eglise. Le corps ne pourra croître
dans son ensemble que si eux diminuent en laissant Jésus manifester pleinement
le ministère, Son caractère, au travers d’eux.
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Car chacun de ces ministères représente une des
caractéristiques de Jésus telles que vues par Ezéchiel dans la vision qu’il a
rapportée de l’aspect de la gloire de Dieu au travers des quatre faces des
êtres vivants: le lion, l’aigle, le boeuf et l’homme; mais chacun représente aussi
un des cinq sens qui permettent au corps humain de se mouvoir de façon
cohérente dans son environnement. De même, ces cinq ministères sont des sens
spirituels donnés par Dieu pour permettre à son Corps, l’Eglise, de se mouvoir
de façon cohérente dans le monde
spirituel.
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L’APÔTRE
Il est symbolisé par le lion, le toucher. L’apôtre a le
toucher spirituel. Il représente la royauté de Jésus sur la terre et sa couleur
est le pourpre du tabernacle.
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Le mot apôtre signifie envoyé, messager. Jésus a
appelé les 12 apôtres pour les envoyer. Jésus Christ a été apôtre du Père (Hébreux 3:1). Les 12
apôtres ont été envoyés par Jésus, mais avant, ils ont été disciples (Luc
6:3). C’est sur le rocher Jésus que ce premier cercle d’apôtres eut
pour rôle de poser le fondement doctrinal de l’Eglise, temple du Saint-Esprit (1Corinthiens 3:10, Ephésiens 2:20).
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Depuis la Pentecôte, c’est le Saint-Esprit qui communique
l’appel (Actes 13:2). Mais Paul représente le ministère apostolique par
excellence pour l’Eglise Corps vivant. Il est un modèle pour tous les apôtres qui
ont été appelés par la suite. Il était apôtre fondateur, architecte de l’Eglise
(1Corinthiens 3:10). Il apparaît comme un apôtre hors série et nous devons
imiter sa foi. Il a ouvert la porte aux nations, établi des églises partout, et
a bouleversé le bassin méditerranéen. Il a
enseigné,
exhorté et formé concrètement des hommes de Dieu tels que Barnabas, Timothée,
Silas et Apollos.
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Un apôtre a le coeur rempli de compassion pour les âmes
perdues et il annonce la bonne nouvelle de Jésus. Quand elles sont enfantées,
il se fait leur serviteur en étant un exemple de foi et de persévérance. Il se
réjouit de voir les enfants grandir et se développer. L’apôtre a une âme de
pionnier et il engendre la fertilité là où il y a le désert. Sa vie est celle
d’un conquérant et d’un soldat qui ne s’embarrassent pas des affaires du monde.
Son cœur brûle d’amour et il annonce le Christ vivant.
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LE PROPHÈTE
Il est symbolisé par l’aigle, la vue. Le prophète a la
vue spirituelle. Il représente la divinité de Jésus dans le ciel et sa couleur
est le bleu du tabernacle.
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Le ministère de prophète a reçu l'onction d'autorité pour
donner les paroles de direction pour ce que Dieu veut faire à un moment donné.
Il révèle la plénitude de Dieu. Le prophète ministre de Christ n’a aucun
problème pour croire que le Dieu de l'Ancien Testament est aussi celui du
Nouveau Testament, et que le Dieu d'Israël est celui de l'Eglise. Les trois
grands prophètes, Esaïe, Jérémie, Ezéchiel, nous
donnent une compréhension plus grande du Fils, du Père et du Saint-Esprit. Le
ministère prophétique manifeste avec des degrés différents les trois
caractéristiques spécifiques de ces 3 prophètes. C'est pourquoi l'apôtre JEAN
est le type du ministère prophétique dans le nouveau testament. Son évangile,
ses 3 épîtres et l'Apocalypse (Révélation), nous transportent au sein même du
coeur de Dieu.
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Le prophète est le prédicateur pour les croyants, le
peuple de Dieu, comme l’évangéliste est le prédicateur pour les incroyants, le monde.
On reconnaît un ministère de prophète non pas à l'exercice du don de prophétie
mais d'abord au type de vie, Ã la fibre spirituelle qu'il transporte partout:
dans sa vie personnelle, dans sa famille, parmi les personnes qu'il côtoie,
dans son travail, dans l'Eglise. Même sans
parole de sa part, les frères et sœurs discernent en union avec le Saint-Esprit
et par le Saint-Esprit le rayonnement prophétique qui émane de lui et l'onction
prophétique qui repose sur lui. En sa présence, c'est comme si le Seigneur
était plus présent, plus concret, plus palpable. En sa présence, c'est comme si
on devenait plus sensible au Saint-Esprit, Ã sa douceur, Ã son innocence, Ã sa
révélation. En sa présence, c'est comme si les fardeaux du coeur de Dieu
étaient plus pressants, plus urgents, plus compréhensibles. En ce sens c’est un
homme ou une femme d’intercession et de prière. Tous les vrais prophètes ont
été contestés, persécutés, tués, incompris, rejetés. Il apporte le message de
Dieu dans sa plus grande pureté et reproduit uniquement ce que l'Esprit lui
communique et rien de plus. Cela demande un renoncement à soi important,
l'obéissance et la soumission totale à la conduite de l'Esprit.
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L'exigence
de Dieu à l'égard du ministère de prophète est grande car il doit être en
harmonie avec la direction que Dieu veut pour son peuple à un instant donné. La
Parole révélée par Dieu éclaire
et donne la lumière à toute l'Eglise, ce qui est
précieux. Quand notre oeil fonctionne bien, nous sommes très précis dans nos déplacements.
Il en est de même pour ce ministère. Matthieu 6:22. La lampe
du corps, c’est l’oeil. La lampe de l’Eglise c’est le ministère de prophète,
celui qui voit de la part de Dieu. La perception de l’Esprit est communiquée au
prophète et lui donne une vision céleste des choses: il voit comme Dieu voit.
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Lorsqu'un prophète prêche, sa prédication est en fait la
Parole révélée, annoncée avec force, un accouchement. Souvent les prophètes de
l'AT commencent leur oracle par: «Charge de l'Eternel».
C'est en fait le cas. Le message est conçu, enfanté
pendant un temps plus ou moins long comme pendant une grossesse. Quand il sort,
c'est une véritable libération de la Parole avec puissance, précision, force,
feu. La parole donnée par Dieu est parfois comme un bouillonnement intérieur
qui doit sortir. C'est la poussée de l'Esprit comme pour un accouchement, c'est
la contrainte de l'Esprit (Ezéchiel 3:14, Esaïe 8:11). Cette
contrainte est voulue de Dieu, surtout pour les messages difficiles à délivrer
qui rencontrent de l'opposition. C'est pourquoi Dieu donne des recommandations
à son peuple pour la protection de ses prophètes car Il sait qu'ils sont
persécutés et que souvent, on veut leur mort. Psaume 105:15: «Ne
touchez pas à mes oints, et ne faites pas de mal à mes prophètes».
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Le ministère de prophète a aussi une sensibilité
particulière quant à la révélation du futur. Et tout particulièrement ce qui
touche au retour de Christ, l'enlèvement de l'Eglise, le millénium, le  jugement final, l'éternité dans le paradis de
Dieu, la Jérusalem céleste. C'est une révélation incluse dans les écritures et
qui est fortement marquée dans le coeur des vrais prophètes de Dieu
aujourd'hui.
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Le peuple de Dieu en est arrivé à croire qu’un vrai
prophète ne parle pas du jugement de Dieu, mais uniquement de Son amour.
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Mais croyons-nous honnêtement que si le rôle du prophète
se limitait à l’encouragement et la consolation du peuple, notre Seigneur
Jésus-Christ aurait pris la peine de libérer pour son Eglise des ministères
prophètes (Eph 4/11)? L’Eglise pouvait pour cela se
contenter du don de prophétie dont c’est le but. Et si le prophète n’exerce pas
le rôle de la sentinelle qui avertit des menaces et dangers imminents qu’il
voit venir, il n’a pas de raison d’être là où il est placé: c’est dans le
corps, l’oeil qui voit ce que les autres ne voient pas et il voit aussi plus
loin que les autres: c’est celui qui voit déjà la nuit alors que les autres
voient le jour mais c’est aussi celui qui voit venir le jour alors que les
autres voient encore la nuit Es 21/11,12: «Sentinelle,
que dis-tu de la nuit? Le matin vient, et la nuit aussi. Si vous voulez
interroger, interrogez; convertissez-vous et revenez».
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Le ministère de prophète, comme celui d'apôtre, est un
ministère de la justice de Dieu. Ils souffrent de voir des choses injustes se passer
dans les églises. Notamment, ils ne supportent guère l'esprit religieux qui
donne la mort dans les églises.
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L’EVANGÉLISTE
Il est
symbolisé par le veau, l’odorat. Il connaît l’odeur des âmes mortes.
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C’est un prédicateur de l’évangile (2
Timothée 1:11). Comme le veau, il annonce la résurrection au monde et le salut.
Il appelle à la vie ceux qui sont morts. C’est un accoucheur et il utilisera
tous les moyens à sa disposition pour que les âmes naissent de nouveau.
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C’est grâce à ses enfantements que l’Eglise grandit. Il
doit faire attention aux tentations de l’orgueil,
du succès, des femmes, de l’argent, de l’élévation que lui tendent les hommes.
Il faut qu’il sache écouter la voix de l’Esprit pour sa protection. Dieu équipe
en général les évangélistes d’une facilité à être au milieu du monde, dans les
endroits les plus soupçonneux sans qu’ils se compromettent; rien ne leur fait
peur au sujet de la souillure du monde. Ils brûlent d’un vif désir de retirer
les âmes de ces endroits et de les introduire dans le royaume de Dieu. En
général, il est équipé de dons de guérisons, de prodiges et de miracles. Il
sait que ce n’est pas pour lui mais pour le témoignage de Jésus. Les dons forment
une preuve pour les âmes, que Dieu est vivant dans son Eglise.
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Quand les âmes se donnent réellement au Seigneur,
l’évangéliste a l’autorité pour les baptiser au nom du Seigneur Jésus. C’est ce
qu’a fait Philippe avec l’eunuque d’Ethiopie. Philippe ne considérait pas le
baptême comme un certificat de bonne instruction religieuse et de bonne
conduite. Le baptême se faisait dans le feu du premier amour et manifestait
l’adhésion totale à une nouvelle vie.
Etienne est aussi un exemple d’évangéliste: dans Actes
6 nous le voyons plein de grâce et de puissance, il faisait de
grands signes et de grands miracles, il parlait par l’Esprit avec une sagesse Ã
laquelle on ne pouvait résister; il a amené les auditeurs à prendre position pour
ou contre le Seigneur (Actes 7:54,60).
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DOCTEUR - PASTEUR
Le docteur est symbolisé par le boeuf, le goût. Il sait
tester la nourriture de la parole qui est donnée. Il représente la perfection de
l’Ecriture et sa couleur est le blanc du tabernacle. Le pasteur est symbolisé
par l’homme, l’ouïe. Il sait entendre tous les sons de l’Eglise et sa couleur
est le rouge du tabernacle.
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«Didaskalos» vient de Didaké qui
signifie enseignement. C’est le fait de dispenser la saine doctrine, la
communiquer, la transmettre pour que le Corps en reçoive de l’édification. Un
prophète a l’Ecriture révélée, un docteur a l’écriture expliquée. La Parole de Dieu
nous montre qu’à Antioche il y avait des prophètes et des docteurs (Actes
13:1). Barnabas, Siméon appelé Niger, Lucius de Cyrène, Manahen, qui
avait été élevé avec Hérode le tétrarque, et Saul. L’équilibre est ainsi
réalisé. Plus qu’un érudit, l’enseignement dans la pédagogie de Dieu est son
charisme. Cela ne veut pas dire qu’il n’est pas un érudit.
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L’épître à Tite est appelée à juste raison une épître
pastorale car les mots enseignement et leurs dérivés remplissent toute
l’épître, montrant que la fonction du ministère de docteur, comme celui de pasteur,
est bien de dispenser l’enseignement évangélique. Ces deux ministères sont très
complémentaires et souvent fonctionnent ensemble. Tite semble être le seul
exemple biblique d’un serviteur qui ait rempli un ministère de pasteur-docteur
(2Corinthiens 8:3).
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En ce qui concerne le terme de pasteur, nous voyons que
Jésus est le souverain pasteur (Jean 10:11, Hébreux 13:20, 1Pierre 2:25, 1 Pierre 5:4).
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Ceux qui exercent un ministère sont des pasteurs au même
titre que les autres. Nous ne voyons jamais dans le nouveau testament des
églises dirigées par des pasteurs et pour cause: les églises telles qu’elles
sont conçues aujourd’hui n’existaient pas. C’est une erreur que Dieu est
entrain de corriger. Il veut que l’Eglise entre pleinement dans cette vérité de
la réelle complémentarité des ministères. C’est une dimension qui met du temps
à se mettre en place car beaucoup ont des intérêts personnels et veulent garder
leur titre. D’ailleurs nous avons hérité ce système pyramidal démoniaque de
Babylone. Le «responsable d’église» unique, à la tête d’une assemblée comme
surveillant et ancien, est un signe de décadence spirituelle. L’autorité d’un
seul homme à la tête d’une ou plusieurs assemblées est un signe de carence
spirituelle et génère l’esprit sectaire.
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Les pasteurs et les docteurs sont donnés au Corps. Le
docteur doit prémunir ses frères et soeurs contre les erreurs de toutes sortes
et en particulier les erreurs doctrinales (faux bergers, docteurs,
prophètes, apôtres, loups, ceux qui causent des divisions
et introduisent des sectes).
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Extrait du livre de Christian Pellone « Des ruines de
Babel à la splendeur de Sion »