Traduit par Didier
Lebeau
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« Mais
pendant ce temps, les disciples le priaient, disant, Rabbi, mange. Mais il leur
dit, Moi, j’ai de la nourriture à manger que vous, vous ne connaissez pas. Les
disciples donc dirent entre eux, Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger?
Jésus leur dit, Ma viande est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, et
d’accomplir son Ĺ“uvre. » Jean 4 :31-34Â
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« Ils
lui dirent donc, Que ferons-nous pour faire les oeuvres de Dieu? Jésus répondit
et leur dit, C’est ici l’œuvre de Dieu, que vous croyiez en celui qu’il a
envoyé. Ils lui dirent donc, Quel miracle fais-tu donc, toi, afin que nous le
voyions, et que nous te croyions. Quelle oeuvre fais-tu? Nos pères ont mangé la
manne au désert, ainsi qu’il est écrit, Il leur a donné à manger du pain venant
du ciel. Jésus donc leur dit, En vérité, en vérité, je vous dis, Moïse ne vous
a pas donné le pain qui vient du ciel, mais mon Père vous donne le véritable
pain qui vient du ciel. Car le pain de Dieu est celui qui descend du ciel, et
qui donne la vie au monde. Ils lui dirent donc, Seigneur, donne-nous toujours
ce pain-là . » Jean 6 :28-34
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« Tout
ce que le Père me donne viendra à moi; et je ne mettrai point dehors celui qui
vient à moi; car je suis descendu du ciel, non pour faire ma volonté, mais la
volonté de celui qui m’a envoyé. » Jean 6 :37-38
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« Jésus
donc leur dit, En vérité, en vérité, je vous dis, Si vous ne mangez la chair du
fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’avez pas la vie en vous-mêmes.
Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie Ă©ternelle, et moi, je le
ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est en vérité un aliment, et mon
sang est en vérité un breuvage. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang
demeure en moi et moi en lui. Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que moi,
je vis Ă cause du Père, de mĂŞme celui qui me mangera, celui-lĂ aussi vivra Ă
cause de moi. C’est ici le pain qui est descendu du ciel, non pas comme les
pères mangèrent et moururent, celui qui mangera ce pain vivra éternellement.
» Jean 6 :53-58
« Ainsi
tout bon arbre produit de bons fruits, mais l’arbre mauvais produit de mauvais
fruits. » Jean 7 :17
Au chapitre 4 de l'Ă©vangile de Jean, versets 32 et 34, il se trouve une ou deux
choses qui ne sont pas formellement énoncées, mais qui sont implicitement
contenues dans le texte, et que nous allons examiner .
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La première, c'est l'existence, pour le
Seigneur Jésus, d'une source secrète de forces :
« Moi,
j'ai de la viande à manger que vous, vous ne connaissez pas »
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La deuxième, c'est une relation entre
la volonté de Dieu, d'une part, et ces forces cachées, d’autre part.
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La troisième, c'est que le tout
apparaît lié, à son tour, à un plan d'ensemble, à un plan divin. Seul, le plein
accomplissement de ce plan divin peut procurer la vraie satisfaction –
exactement comme une nourriture appropriée apporte la satisfaction au corps
quand il est fatigué. Le corps qui soupire après de la nourriture ne peut être
absolument satisfait que par des aliments appropriés à ses besoins. Il en est
de même de la relation avec Dieu qui nous est présentée ici. Dieu a un dessein,
et la réalisation pleine et entière de ce dessein est l'unique voie par
laquelle les besoins intérieurs puissent recevoir leur réponse et trouver leur
complète satisfaction. Les affres de la faim ne peuvent disparaître, et la
faiblesse du moment ne peut être surmontée par aucun autre moyen.
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Le Chemin de la Plénitude: l'Obéissance
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De ce qui précède, une chose ressort
clairement: c'est que l'obéissance est le chemin de la plénitude. C'est ce que
nous allons voir de près. Dans les passages que nous avons cités, c’est tout le
problème de la nourriture qui se trouve soulevé.
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Or, quelles en sont les données
essentielles? Elles sont très simples: l'une est l'entretien de la vie. Une
autre: la satisfaction d'un besoin. Une autre encore: la croissance,
l'accroissement, le développement spirituel; grandir jusqu'à complète maturité,
jusqu'Ă la stature parfaite.
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En transposant ces choses dans le
spirituel, on se rend compte Ă quel point la question de la nourriture est
importante pour l'homme intérieur. Quand vous avez pris un repas, vous ne dites
pas: Je suis prĂŞt maintenant pour le reste de ma vie.
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Interprété spirituellement, cela veut
dire qu'il ne suffit pas au Seigneur de nous avoir simplement sauvés. Il veut
nous voir grandir. Des enfants de Dieu qui ne sont pas nourris, qui ne se
développent pas, qui ne trouvent pas, dans un ministère d'édification, les
éléments de croissance dont ils ont besoin, sont les victimes inconscientes
d'une terrible tragédie.
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J'entendais dernièrement un frère, qui
visite de temps en temps certaines :parties de l'Europe, parler d'une région où
des réunions d'évangélisation spéciales ont eu lieu il n'y a pas très
longtemps. Une multitude de gens ont fait profession de se donner Ă Christ. Or,
sur cent personnes qu'on considère comme sauvées, il paraît qu'il yen a
quatre-vingt-dix-neuf qui font marche arrière. La question fut posée: Pourquoi
faut-il qu'il en soit ainsi? La réponse fut donnée sans aucune espèce
d'équivoque ou d'hésitation: Il n'y a pas de nourriture spirituelle pour les
faire croître. Au delà de ce qui peut les conduire à la foi en Jésus Christ, il
n'y a à leur disposition, ni ministère ni soutient d'aucune sorte.
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S'il en est ainsi dans ce petit pays
d'où revenait le frère dont je parle, une telle situation est loin d'être
particulière à cette partie du monde. On peut en dire autant de beaucoup d'autres;
et tout cela représente une terrible tragédie, qui devrait être une salutaire
rebuffade à ceux qui s'en vont en disant sans cesse: Sauvez des âmes! C'est la
seule chose qui importe!
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Une situation comme celle-ci crie vers
le riel, et cette muette clameur ne pourra être apaisée que par un ministère
capable de présenter Christ dans Sa plénitude. Outre ceux qui reviennent en
arrière, que dire de ceux qui, sans nécessairement reculer, ne font jamais un
seul pas en avant! La cause ne serait-elle pas la mĂŞme ? Il n'y a certainement
aucune raison de condamner un ministère qui serait exclusivement voué à la
nourriture du troupeau, au traitement d'un Ă©tat aussi lamentable, Ă la
satisfaction de besoins aussi pressants!
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Dans l'ordre naturel, la question de la
nourriture est une question sérieuse et aiguë entre toutes, en raison de ses
répercussions sur toutes sortes d'autres choses. Il en est de même dans l'ordre
spirituel, où la sous-alimentation peut même avoir des conséquences encore plus
graves.
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VoilĂ ce que nous pouvons dire comme
introduction générale à cette question de la nourriture spirituelle.
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La Nourriture CĂ©leste: sa Nature
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Nourriture divine; manne céleste; pain
d'en haut; de quoi s'agit-il donc?
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Pour répondre à cette question, nous
devons tout d'abord penser au Seigneur Jésus et à la vie qui a été la Sienne
ici-bas. Nous verrons ensuite comment ce qui a été vrai de Lui, sur cette
terre, doit être vrai de nous. Ce qui a été la base de Sa vie doit être la base
de la nôtre. Car les sources auxquelles Il a puisé sont à notre portée.
Essayons donc de nous représenter un peu la vie du Seigneur Jésus à cet égard.
Nous commençons par prendre note de quelques déclarations qu’Il a faite: « J'ai de la nourriture à manger que
vous, vous ne connaissez pas... » « Ma
nourriture est de faire la volonté de Celui qui m'a envoyé et d'accomplir Son
œuvre. » « Comme le Père
qui est vivant m’a envoyé, et que moi, je vis à cause du Père. . . »
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Nous citons ce verset jusque-lĂ
seulement, parce que dans la seconde partie c'est nous qui sommes en cause
plutĂ´t que Lui.
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« J'ai
une nourriture. . . Ma nourriture est d'accomplir la volonté de Celui qui m'a
envoyé. . . Je vis par le Père. . . »
Des paroles comme celles-lĂ mettent ce
fait en évidence, à savoir que Sa relation avec le Père est liée à un dessein,
au dessein de Dieu, pour lequel précisément Il se trouve ici sur la terre. Sa
vie, dans chacun de ses détails, est réglée par une expression précise de la
volonté de Dieu, Son Père. Autrement dit: pour Lui, la volonté de Dieu signifie
et représente une œuvre à accomplir. C'est pour cette œuvre qu'Il est venu;
c’est a son accomplissement qu’Il s’est voué. Mais l'activité pratique qui en
découle exigeait que Ses forces fussent soutenues. Ce perpétuel renouvellement
de Ses énergies, Il le trouvait en s’entretenant constamment avec le Père, pour
toutes les questions qui pouvaient se présenter, la communion nécessaire.
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C'est parce qu'il en est ainsi, c'est
parce qu'aucune chose, dans Sa vie pratique, n'Ă©chappe au contrĂ´le de cette
communion permanente avec le Père, qu'Il peut aller de l'avant, qu'Il peut
tenir, qu'Il peut poursuivre, sans que rien parvienne jamais Ă l'arrĂŞter.
Secrètement, des sources vives viennent constamment jusqu'à Lui, viennent
alimenter Ses énergies, Le vivifier, Le rafraîchir.
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Qu'il s'agisse du dessein de Dieu dans
ce qu'il a de plus général, qu'il s'agisse au contraire des moindres détails de
l'existence; qu'il s'agisse des temps et des moments, des méthodes et des
moyens, tout, pour Lui, est occasion d'embrasser la volonté du Père. S'Il est
un avec le Père, ce n'est pas seulement dans les intentions que le Père peut
avoir, dans l'objectif qu'Il cherche Ă atteindre, Il est un avec Lui dans la
méthode à suivre pour atteindre cet objectif, aussi bien que dans le choix du
moment, pour chaque étape nouvelle de sa réalisation.
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On peut se rendre compte que Dieu a un
dessein; on peut accepter d'entrer soi-mĂŞme dans ce dessein; on peut mĂŞme
renoncer à toute autre pensée et à toute autre vocation. Mais de savoir comment
et par quels moyens Dieu cherche à réaliser ce dessein, c'est tout autre chose.
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Nombreux sont ceux qui ont une idée
juste du but que Dieu poursuit, mais les moyens dont ils se servent ne sont pas
les moyens de Dieu, le chemin qu'ils prennent pour se mettre Ă l'Ĺ“uvre n'est
pas le chemin de Dieu, et ils sont obligés de constater que Dieu ne leur donne
pas tout ce qu'il leur faut. Ils sont peut-ĂŞtre dans la bonne direction, mais
comme ils ne sont pas en harmonie avec la pensĂ©e divine quant Ă la mĂ©thode Ă
suivre, quant aux moyens Ă mettre en Ĺ“uvre, force leur est de prendre eux-mĂŞmes
la responsabilité de leur travail, et de trouver, comme ils peuvent, les
ressources nécessaires. Aussi sont-ils souvent à bout; l'œuvre de Dieu entre
leurs mains est immobilisée d'une façon chronique et ils sont obligés de
recourir à toutes sortes d'artifices pour réunir les ressources dont ils ont
besoin. La satisfaction profonde d'ĂŞtre en tout temps soutenu par Dieu leur est
inconnue. Son Ĺ“uvre devient un fardeau qui repose sur leurs Ă©paules. Le
Seigneur ne peut rien changer Ă cela parce que la communion n'est pas pleine et
entière entre eux et Ses méthodes à Lui, entre eux et Ses voies à Lui, entre
eux et Ses moyens Ă Lui. Pour tout ce qu'Il fait, Dieu a Son heure, et Son
dessein comporte des détails d'exécution qui doivent être respectés. Eux ne
paraissent pas s'en préoccuper, et ce défaut d’harmonie est une cause d’arrêt.
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Dans le cas du Seigneur JĂ©sus, c'est
tout le contraire. Sa secrète communion avec le Père porte même sur les
détails. Pour Lui, l'œuvre de Dieu représente une obéissance détaillée à un
plan d'ensemble. De savoir que le Père voulait une chose précise était la seule
justification dont Il avait besoin: Il faisait ce qu’Il avait à faire sans
aller au-delĂ de ce qui Ă©tait requis. C'est sur cette base que reposent tous
Ses rapports avec le Père. S'arrêter pour demander pourquoi - pourquoi ceci
doit être fait de telle et telle façon, ou à tel et tel moment, pourquoi
certains moyens doivent être employés et pas d'autres, est une attitude dont
nous ne trouvons chez Lui aucune trace. Le Père le veut ainsi, cela suffit. La
suite des événements donnera raison aux méthodes adoptées et au chemin suivi.
En fait d'explications, Il n'a pas besoin d'autre chose.
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L'accomplissement de la volonté de Dieu
est le fait, chez Lui, de cette obéissance qui procède, non pas d'une
détermination propre, mais de la détermination du Père. C'est parce qu'Il en
Ă©tait constamment ainsi qu'Il se voyait dispenser les ressources spirituelles
dont Il avait besoin pour être sustenté, fortifié, renouvelé, et maintenu
toujours Ă la hauteur de Sa tâche.Â
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Le Secret d'une Croissance Harmonieuse
et sans Heurts
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Cette attitude du Seigneur que nous
venons de décrire était le secret de Sa croissance. La croissance, quand on
parle du Seigneur JĂ©sus, est sans doute un terme dont il faut user avec
prudence. Pourtant, tout en Ă©tant parfait dans Sa nature morale, tout en Ă©tant
sans péché dans Son être essentiel, Sa vie, – oui, même la Sienne – est marquée
par une progression, par un mouvement progressif. La Parole de Dieu Ă©tablit la
chose très clairement. Elle déclare «quoiqu’il fût Fils, a appris l’obéissance
par les choses qu’il a souffertes». Étrange déclaration sans doute. Je ne me
fais pas fort d'expliquer tout ce que cela signifie; mais le moins que l’on
puisse en conclure, c'est qu'il y a eu, dans Sa vie terrestre, quelque chose de
progressif. Le développement de Sa vie ici-bas a été comme le parachèvement de
Sa perfection initiale. On ne peut pas expliquer cela, mais l'Écriture est lĂ
pour l'affirmer. Il avançait avec le Père, et cette progression s'effectuait
par voie de développement, d'expansion, pour atteindre la plénitude sans brûler
aucune Ă©tape.
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Au profit de Son humanité, pour venir
partager la vie que nous vivons, Il avait abandonné toute la plénitude de la
divinité ; elle était pourtant Sienne de plein droit. C'est à Lui qu'elle était
réservée, et comme Fils de Dieu elle était encore à Lui tout entière.
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Comme Fils de l'Homme, Il avait renoncé
au droit qu'Il avait de disposer à Son gré des ressources divines, et Il avait
accepté une existence qui Le rendait en toutes choses dépendant du Père. En
d'autres termes: une vie de foi.
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Les choses Ă©tant ainsi, chacun de Ses
mouvements était un mouvement de foi, et par conséquent l'occasion d'un
développement, d'une croissance. Aussi, quand Il parvint au terme de Sa course,
débordait-Il de cette plénitude, de cette divine satiété, à laquelle un homme
ayant parachevé sa perfection pouvait seul prétendre. C'est un homme rempli de
la plénitude même de Dieu que nous contemplons là ! En Jésus couronné, ce n'est
pas seulement Dieu que nous voyons, mais l'Homme débordant de la plénitude de
Dieu – plénitude à laquelle nous sommes nous aussi appelés, comme le montre
clairement l'épître aux Éphésiens.
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L'exactitude de ce qui précède se
trouve du reste corroborée par des passages tels que Phil. 2 :5-9 « Qu’il y ait donc en vous cette
pensée qui a été aussi dans le Christ Jésus, étant en forme de Dieu, n’a pas
regardé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu, mais s’est anéanti lui-même
[ou, vidé de lui-même], prenant la forme d’esclave, étant fait à la ressemblance
des hommes; et, étant trouvé en figure comme un homme, il s’est abaissé
lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix.
C’est pourquoi aussi Dieu l’a haut élevé [à cause de cette obéissance] et lui a
donné un nom au-dessus de tout nom …
».Â
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Vient ensuite la reconnaissance de
fait, l'universel hommage auquel Son élévation L'a destiné: « Afin qu’au nom de Jésus se ploie
tout genou des êtres célestes, et terrestres, et infernaux, et que toute langue
confesse que JĂ©sus Christ est Seigneur, Ă la gloire de Dieu le Père.»Â
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De mĂŞme au chapitre 2 des HĂ©breux nous
lisons: « Mais nous voyons
Jésus, qui a été fait un peu moindre que les anges à cause de la passion de la
mort » – [quand Il a été
humilié et vidé de Lui-même] – « Couronné
de gloire et d’honneur, en sorte que, par la grâce de Dieu, il goûtât la mort
pour tout.»
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On pourrait dire, sans cesser d'ĂŞtre
exact: « Rempli de gloire et
d'honneur ». On voit par ces
textes qu'il y avait de Sa part une constante progression, par la voie de
l'obéissance, jusqu'à la plénitude suprême.
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Une progression qui, Ă chaque pas et
dans l'obéissance, correspondait pour Lui à une portion additionnelle de la
plénitude de Dieu. Tel est le sens de ces versets. C'est sur le chemin de
l'obéissance que la plénitude Lui est venue. L'obéissance est le chemin de la
plénitude.
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Ainsi, se nourrir, c'est faire la
volonté de Dieu. C'est s'observer, dans ses rapports avec le Père, au point de
ne faire aucune chose sans en conférer d'abord avec Lui. Et cela signifie, non
seulement qu'on va s'enquérir de la volonté de Dieu quand on se trouvera en
quelque extrémité, à un tournant de l'existence, en face d'un dilemme, quand il
y a une crise à résoudre, cela signifie que la vie entière demeure sous le gouvernement
de Dieu, que rien n'est soustrait à Son appréciation, que rien n'échappe à Son
contrĂ´le.
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On n'a rien Ă perdre Ă s'engager dans
un tel chemin. Pas de pénibles restrictions dans une vie comme celle-là .
Croissance, accroissement, développement, expansion, voilà au contraire ce qui
la caractérisera, avec une satisfaction nouvelle et un constant accès à la
plénitude de Dieu.
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Il n'y a rien qui procure un sentiment
plus profond de satisfaction que de savoir que le Seigneur est satisfait, que
de réaliser qu'Il prend plaisir à ce qu'Il voit dans notre vie. Savoir que la
volonté de Dieu s'est faite, ne plus avoir l'ombre d'un doute à cet égard,
c'est sentir s'ouvrir les sources du contentement le plus profond et le plus
bienfaisant. Comme le corps de l'homme peut se trouver satisfait quand il a
pris un bon repas! Cette satisfaction-lĂ n'est pourtant rien en regard de celle
qu'éprouve l'esprit de l'enfant de Dieu quand il sait que la volonté de Dieu
est pleinement accomplie, ou est en train de s'accomplir. Il en Ă©prouve un
sentiment de bien-être, de plénitude, de satisfaction, qui ne ressemble à rien
d'autre. Il ne faut pas chercher ailleurs l'explication de cette tranquillité
remarquable qui apparaît partout dans la vie terrestre du Seigneur Jésus. Chez
Lui, pas d'agitation, pas d'anxiété, pas de tension d'esprit, pas de fiévreuse
préoccupation. Il semble toujours baigner dans une atmosphère de bien être
spirituel. Ce n'est pas qu'Il soit satisfait de ce qu'Il a autour de Lui, mais
il y a là , au plus profond de Son cœur, un repos permanent, fruit de Son entier
abandon à la volonté du Père constamment accomplie. Ce n'est pas là de la
complaisance, mais bien le témoignage de l'Esprit de vie qui est en Lui, comme
si le Père continuait à dire: En toi, je prends tout mon plaisir! Telle fut Sa
vie d'obéissance, qui Le conduisit progressivement jusqu'à la plénitude.
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La Part du Croyant
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Ce que nous avons vu jusqu'ici nous
amène maintenant à quelque chose qui nous touche plus directement: notre
relation avec Lui. C'est la clef de ce chapitre 6 de Jean que nous tenons lĂ .
En effet, chacun des Ă©pisodes qu'il raconte nous fait entrevoir, sous une image
ou sous une autre, ce qu'est l'union avec Christ dans Sa vie de résurrection.
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Cette union avec Christ dans Sa vie de résurrection
nous est présentée comme la vraie nourriture spirituelle: « Jésus donc leur
dit, En vérité, en vérité, je vous dis, Si vous ne mangez la chair du fils de
l’homme et ne buvez son sang, vous n’avez pas la vie en vous-mêmes. » Que
signifie cela ?
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Naturellement, ce chapitre a un
arrière-plan qu'on entrevoit au verset 4, et qu'il ne faut pas perdre de vue. « Or la Pâque, la fête des Juifs,
Ă©tait proche. » C'est dire que la question de la nourriture allait passer Ă
l'ordre du jour. Car c'était l'époque où l'agneau pascal allait être mangé dans
toutes les familles. Or, au moment oĂą, avec le repas pascal en vue, cette
question de nourriture va passer au premier plan, nous voici soudain en
présence d'une multitude affamée. Vous voyez comme tout vient à son heure.
Donner à manger à une foule comme celle-ci ? La question s'était posée. Où
trouver du pain en suffisance ?
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La provenance resta un mystère, mais le
pain se trouva lĂ . Il ne venait ni des magasins de la ville proche, ni de
maisons particulières. Il ne sortait pas davantage, dans son abondance, du
panier qu'avait avec lui le jeune garçon. Il y avait au ciel une provision
secrète. La multitude fut rassasiée, et on en eut de reste. A lui seul, le
surplus qu'on ramassa n'Ă©tait pas peu de chose. Il y a d'amples provisions dans
cette réserve cachée. Ni vous, ni moi, ni nous tous ensemble ne parviendrons
jamais à la vider. Il y reste des biens à profusion quand nos besoins immédiats
ont été satisfaits. Nous pouvons bien remercier Dieu de ce qu'il en soit ainsi.
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J'aimerais que nous nous arrĂŞtions un
instant à ce verset 27: « Travaillez,
non point pour la viande qui périt, mais pour la viande qui demeure jusque dans
la vie éternelle, laquelle le fils de l’homme vous donnera … » Le Seigneur nous précisera
Lui-mĂŞme, tout Ă l'heure, ce que cela signifie. Pour le moment, voici ce qu'Il
ajoute: « … Car c’est lui que
le Père, Dieu, a scellé. » Ces paroles s'adressent à une multitude affamée,
avec – ne l'oubliez pas – le repas pascal à quelques jours de là . C'est dans
cette conjoncture précise que le Seigneur Jésus intervient, et fait entrer en
jeu la source secrète à laquelle, constamment, Il va Lui-même renouveler Ses
forces. Et Il commence à les enseigner, en mettant l’accent sur leurs besoins
plus profonds ; et c'est Lui-mĂŞme qui deviendra tantĂ´t la source vivante oĂą ils
viendront puiser.
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« Car
c'est Lui que le Père, Dieu, a scellé. », ou « a marqué de son sceau ». Pour Ses auditeurs, cette parole
était une allusion claire à la Pâque qui approchait. En effet, que se
passe-t-il en Israël au moment de la Pâque ? Chaque famille prend un agneau, un
agneau sans défaut, sans tache. A qui appartient-il de juger de la valeur de
l'agneau? Qui est qualifié pour dire, de tel animal qu'on présente, qu'il
satisfait ou qu'il ne satisfait pas aux exigences de la loi? C'est au
sacrificateur qu'incombe cette responsabilité. Ainsi en était-il du reste non
seulement des agneaux, mais de tous les sacrifices qu'on offrait Ă Dieu: La
victime était amenée au sacrificateur, qui était passé maître dans l'art de
découvrir des défauts et ainsi des motifs de disqualification. Quand l'agneau
avait passé entre les mains de cet expert, et que le sacrifice, quelle qu'en
fût la nature, était reconnu comme satisfaisant aux exigences de Dieu, sans
défaut, ni ride, ni tache, ni rien de semblable, le sacrificateur prenait le
sceau du Temple, et l'apposait sur la victime. Elle était scellée comme répondant
à la pensée de Dieu. Aucun sacrifice n'était admis, tant qu'il ne portait pas
le sceau du Temple.
Â
Appliquez cela Ă l'Agneau pascal. Il
faut qu'il soit marqué du sceau avant de pouvoir devenir le moyen voulu de Dieu
pour nous sustenter et renouveler nos forces. Et quand l'heure du sacrifice est
là , son immolation signifie qu'il est agréé de Dieu, parce que satisfaisant aux
exigences qu'Il a Lui-mĂŞme Ă©tablies.
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Interprétées à cette lumière-là , avec
quelle richesse de signification ces paroles ne résonnent-elles pas à nos
oreilles: « Celui-ci est mon
fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir. » « Car c'est Lui que le Père, que Dieu
a marqué de Son sceau » –
scellé du Saint-Esprit, à cette heure où Dieu Lui dit: « En toi, j'ai pris tout mon plaisir.
»
J'aimerais ici ouvrir une petite
parenthèse, à propos de cette parole de l'apôtre: « … vous avez été scellés du Saint
Esprit de la promesse »
(Éphésiens 1 :13.) De quel sceau s'agit-il ? De notre acceptation dans le
Bien-Aimé; de la justification qui devient la nôtre en Christ. Acceptation sans
réserve, à cause de ce qu'Il est, Lui, et de ce que nous sommes en Lui. Dieu
trouve Son plaisir. Dieu est satisfait.
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Mais revenons Ă notre sujet. Voici donc
Christ, scellé pour être la satisfaction même de Dieu. C'est comme tel,
c'est-à -dire comme satisfaction de Dieu, qu'Il est ensuite donné au peuple des
rachetés. En devenant Agneau pascal, Il a accompli la volonté de Dieu
parfaitement, et parce que la volonté de Dieu est parfaitement accomplie et que
Dieu est satisfait, Dieu donne Christ, Sa satisfaction, pour qu'Il devienne
notre satisfaction. ĂŠtre uni Ă Christ, faire de Lui notre nourriture, c'est de
cela qu’il s’agit. Notre foi prend sa part de Christ, dans Sa vie de
résurrection, pour qu'Il devienne notre énergie, notre force. C'est par notre
union avec Christ ressuscité que nous recevons notre part de plénitude divine.
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Quand notre relation avec Lui est en
tous points semblable à celle qui, comme Homme, l'unissait au Père, Christ
devient notre énergie, notre vitalité; c'est Lui qui nous sustente et nous
renouvelle. « Comme le Père
qui est vivant m’a envoyé, et que moi, je vis à cause du Père, de même celui
qui me mangera, celui-là aussi vivra à cause de moi.» (Jean 6 :57) Comment
vivait-Il par le Père? En prenant le jugement du Père, la volonté du Père, les
pensées du Père, Ses intentions, Ses désirs, comme seule et unique base de Sa
marche terrestre. Sur cette base là , accès Lui était donné à la vie même de
Dieu: Dieu Se donnait Ă Lui.
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Et maintenant qu'Il a pleinement
satisfait le Père, qu'Il est devenu, en Sa personne, la pleine satisfaction du
Père, Il peut devenir, Il devient la base de notre vie. Nous vivons par Lui,
Christ est notre vie, Christ est notre renouvellement. Que signifie ces choses
? Cela signifie simplement que nous trouvons en Christ tous ces éléments moraux
et spirituels que réclame l'homme intérieur et qui sont la substance de notre
vie. Ils sont à notre portée: Dieu y a pourvu. Cette perfection de Christ,
c'est une Ă©nergie vivante, une force vitale. C'est quelque chose qui peut venir
Ă nous par un chemin de vie, que lui frayera la puissance mĂŞme du Saint-Esprit.
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L 'Homme selon la Pensée de Dieu
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Nous notons que dans le verset 53 de
Jean 6, c'est de Christ comme Homme qu'il est question: « Jésus donc leur dit, En vérité, en
vérité, je vous dis, Si vous ne mangez la chair du fils de l’homme et ne buvez
son sang, vous n’avez pas la vie en vous-mêmes » « Fils
de l'Homme », quel est le
sens de cette appellation, et quelle est sa place ici?
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Elle éveille l'idée d'un homme qui, en
vertu d'une perfection acquise, correspond maintenant à la représentation que
Dieu s'Ă©tait faite de l'homme. Or, il n'y en a qu'un dont on puisse dire cela :
l'Homme Christ JĂ©sus.
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Et c'est parce qu'Il est devenu l'Homme
selon la pensée de Dieu qu'il nous est maintenant possible, unis à Lui comme
nous le sommes par le lien de la foi, vivant de Lui, nous appropriant Sa vie,
c'est pour cela qu'il nous est possible de recevoir les forces morales et
spirituelles dont nous avons besoin.
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Que Christ puisse Se donner Ă nous en
réponse à notre foi, c'est un fait qu'il est excessivement difficile de définir
ou d'expliquer, mais c'est un fait. Et ce fait creuse un abîme entre deux
attitudes: celle qui consiste Ă produire un effort, Ă entrer dans une lutte
laborieuse, Ă se cramponner Ă une victoire qui nous Ă©chappe constamment, et
celle qui consiste Ă prendre, par la foi, Sa victoire, et Ă aller au-devant de
toutes les situations, celles du dedans comme celles du dehors, en nous fondant
sur ce que Christ a déjà réalisé, sur ce qu'Il est devenu, sur ce qu'Il est
maintenant.
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Tel est, en Christ ressuscité,
l'étonnant, l'inébranlable fondement sur lequel nous pouvons « après avoir tout surmonté, tenir
ferme. » Et c'est Dieu qui l'a posé. De par Sa volonté, nous avons là , sous
nos pieds, la réalisation complète et définitive de tout ce que nous
poursuivons.
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Pour prendre une autre image: Dieu a
dressé devant nous une table, et y a placé tous les biens qui sont nécessaires
Ă notre vie spirituelle. Nous n'avons qu'Ă prendre: cette abondance est Ă notre
disposition. Christ nous a été donné comme le vrai pain du ciel, la victoire
morale dans sa perfection, l'ascendant spirituel le plus complet. Tout ce que
nous avons Ă faire, c'est d'apprendre Ă vivre sur la base de la personne de
Christ. « je vis par le Père . . .», « Celui qui me mange vivra par moi.»
L'alternative qui nous est présentée est la suivante: allons-nous essayer, pour
accomplir la volonté de Dieu, d'aller de l'avant sur la base de ce que nous
sommes par nature, en acceptant le verdict de nos ressources naturelles et des
conditions incertaines qui, aujourd'hui, prévalent peut-être dans notre esprit,
ou dans notre âme, ou dans notre corps, - ou bien allons-nous reconnaître qu'il
existe une autre source, une source cachée, qui vaut infiniment plus que tout
ce que nous pouvons avoir, et qui représente pour nous un triomphe certain ?
N'est-ce pas à cette source-là plutôt, que nous irons prendre la vie ? « Celui qui demeure en moi, et moi en
lui, celui-là porte beaucoup de fruit; car, séparés de moi, vous ne pouvez rien
faire. » (Jean 15 :5). Ce verset de la parabole du cep et des sarments n'est
pas autre chose qu'un résumé, de la bouche même du Seigneur, de la vérité que
nous essayons d'exposer.
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Qu'est-ce que demeurer? Demeurer en
Christ, nous l'avons dit souvent, c'est le contraire de demeurer en nous. C’est
de nous efforcer Ă nous mettre nous-mĂŞmes Ă cette vie que nous voulons vivre
pour Lui, c’est d'accomplir de nous-mêmes ces œuvres que nous voudrions
accomplir pour Lui, au lieu de reconnaĂ®tre qu'une vie entièrement agrĂ©able Ă
Dieu a été vécue et que notre foi peut s'approprier, en Christ, cette vérité.
Demeurer en Christ, c'est simplement ne rien entreprendre, ne faire face Ă
aucune situation, sinon de cette position privilégiée qu'est la nôtre en
Christ, et qui fait entrer en ligne Ses ressources Ă Lui. Terrain solide que
celui-ci! Finies les discussions et les questions: Vais-je pouvoir m'acquitter
de cette tâche? Et ceci, est-ce que je vais pouvoir le faire ? Je ne suis pas
très sûr d'y parvenir etc.… Mais c'est fait! Le Seigneur Jésus a traversé
victorieusement toutes les situations dans lesquelles nous pouvons nous
trouver, et en toutes choses Il a fait ce qu'il y avait Ă faire.
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La foi peut donc aller de l'avant et
dire: Si je regardais Ă ce que je suis en moi-mĂŞme, cette affaire-lĂ serait
absurde. II serait ridicule de l'entreprendre. En ce qui me concerne, c'est
pure folie que de l'envisager. Si la chose peut ĂŞtre faite, c'est qu'elle est
déjà faite : « Je puis toute
choses, – et que n'embrasse-t-il pas ce toutes choses! – en celui qui me
fortifie. » Ce qui compte, c'est ce que Christ est pour nous comme source
secrète de force, de subsistance, de renouvellement.
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C'est tout une Ă©cole pour nous. Car une
leçon comme celle-là ne s'apprend pas du jour au lendemain. « Il a appris. . .»
et nous aussi nous apprenons, bien qu'entre Lui et nous il y ait une
distinction à faire. Nous apprenons, nous, à puiser à une plénitude que Lui a
consommée. A chaque pas en avant vers le but auquel nous tendons, la plénitude
est lĂ , qui nous invite Ă disposer d'elle. Nous apprenons Ă revenir Ă une
plénitude déjà existante, tandis que Lui s'avançait vers une plénitude qu'Il
devait réaliser Lui-même. Pour Lui, la croix était la fin; pour nous, elle est
le commencement. Ce que nous avons Ă apprendre, c'est comment faire pour
revenir à Sa plénitude. Et cela, nous l'apprenons progressivement, pas à pas,
comme de petits enfants. Comme eux, la première chose pour nous, c'est
d'apprendre à marcher; puis à parler. Comme eux, nous sommes confrontés avec
des choses que nous n'avons jamais faites, ou même jamais essayé de faire, et
qui nous paraissent étranges dans leur nouveauté; un monde nouveau, et un monde
qui n'est pas quelquefois sans nous inspirer de la crainte. L'idée qu'il va
falloir faire un premier pas représente, pour le petit enfant, la perspective
la plus redoutable qui se puisse imaginer. Or, nous sommes appelés, vous et
moi, à nous placer sous ce régime de foi, où la chose la plus élémentaire, au
début, un premier pas à franchir, peut se présenter à nous sous les dehors les
plus redoutables.Â
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Mais il y a des bras prĂŞts Ă nous
recevoir, et ces bras représentent, pour nous, le plein accomplissement de tout
ce qui nous est demandé; la chose a déjà été faite; les forces sont là ,
disponibles pour nos besoins immĂ©diats, et des forces qui ont Ă©tĂ© mises Ă
l'épreuve. Reconnaissant ces bras, fortifiés dans notre foi, nous faisons un
pas, et nous apprenons ainsi Ă marcher par Christ, Ă vivre de Christ. Et la
prochaine fois nous pourrons aller un peu plus loin. Chaque progrès réalisé
voit grandir nos capacités, et nous rapproche un peu plus de la maturité
spirituelle. Et la plĂ©nitude de Christ, pour nous, Ă©quivaudra pour finir Ă
ceci: c'est que tout ce que Christ a pu réaliser trouvera son expression en
nous. Tout! Que ce soit ici-bas ou lĂ -haut, il en sera ainsi. Ce que sera cette
humanité parfaite est quelque chose dont nous n'avons aucune idée. L'image la
plus idéaliste que nous cherchons à nous en faire sera encore dépassée par la
réalité. Dans la gloire à venir, l'humanité parvenue à la perfection présentera
des possibilités et manifestera des capacités que nous avons de la peine à nous
représenter. Ce qu'elle accomplira, ce qu'elle parviendra à réaliser, sera
l'occasion d'un émerveillement sans précédent. Christ en plénitude!
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Le Scandale de la Croix
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Mais souvenez-vous que ce chemin-lĂ est
une blessure constante pour la chair, un scandale pour l'homme naturel. Les Juifs
disputaient entre eux disant: Comment cet homme peut-il nous donner sa chair Ă
manger? Mais ce n'Ă©tait pas seulement les Juifs, ces hommes religieux tout
infatués de leur piété personnelle, qui disputaient entre eux. Il est aussi
écrit: « Plusieurs donc de ses
disciples, L'ayant entendu, dirent: Cette parole est dure; qui peut l'ouïr ? »
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Il y avait des moments oĂą mĂŞme des
disciples se refusaient Ă Le suivre. Mis en face de tout ce qu'impliquait une
telle parole, ils faisaient volte-face. Ils ne pouvaient pas, sur une base
comme celle-lĂ , rester plus longtemps en Sa compagnie. Pourquoi ? L'explication
est simple, et vaut pour nous autant que pour eux.
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L 'homme naturel est passionné par les
responsabilitĂ©s. Il se plaĂ®t Ă dresser ses plans, Ă Ă©tablir ses programmes, Ă
organiser son affaire, à faire marcher son monde, à manœuvrer lui-même les
leviers de commande. C'est ce qu'il faut Ă la chair. Elle s'y adonne avec une
joie Ă©perdue. Quand vous venez dire Ă ces gens-lĂ qu'ils n 'y sont pas, que le
chemin de Dieu est un chemin de foi et de complète dépendance, sous le contrôle
exclusif du Saint-Esprit, qu'il faut par conséquent renoncer à toute idée
d'intervention propre, et se contenter de faire ce que le Seigneur nous demande
et rien de plus (c'est ce qu'implique la déclaration: «Je ne fais rien de
moi-même» ), c'est pour l'homme naturel – même pour l'homme naturel «au service
de Dieu», une blessure, un froissement insupportable.
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Nous nous heurtons constamment Ă cela.
Ce sont deux mondes opposés, entre lesquels il y a toute la distance qui sépare
d'un côté, des frères qui se réunissent, comme à Antioche, pour répandre leur
cœur devant Dieu dans la prière, et enregistrer, d'un commun accord, la volonté
de l'Esprit, et de l'autre côté un comité que l'on convoque pour discuter une
proposition et Ă©tablir des plans.
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Si l'homme naturel n'a pas les choses
en mains de a jusqu'Ă z, si ce n'est pas lui qui les manipule et qui fait tout
fonctionner, il s'imagine volontiers que tout est perdu, et que rien ne se fera
du tout. Si vous ne vous présentez pas devant le public avec les plans
soigneusement dressés, en faisant dûment connaître votre programme et en
affichant vos statistiques, les chrétiens non spirituels penseront que votre
activité ne compte pas. Pourtant que de choses merveilleuses peuvent être
accomplies sans qu'il y paraisse, en dehors tout ce déploiement extérieur
d'activité! Si nous entrons dans ces considérations, c'est simplement pour
illustrer notre pensée ; et faire voir le principe à l'œuvre dans quelque chose
de concret. On peut en Ă©tendre l'application Ă bien d'autres domaines.
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Tout ce que Dieu a pu réaliser par
Christ, dans ce monde où nous sommes, Il l'a réalisé sur la base d'une effusion
de vie divine en réponse à la foi de quelqu'un. C'est une autre manière de dire
que Christ doit ĂŞtre Ă la base de tout, mais dans un sens spirituel.
Froissement, blessure profonde pour la chair, mais paix et satisfaction pour
l'esprit. « La manne cachée » – cette expression, comme vous le savez, se
trouve dans une parole adressée par le Seigneur à l'église qui est à Pergame,
dans l'Apocalypse 2 :17 : « A
celui qui vaincra, je donnerai de la manne cachée. . . » Pourquoi le
Seigneur parle t-Il ainsi ? Parce que certains membres de cette Ă©glise
s'adonnaient complaisamment Ă une habitude paĂŻenne: ils mangeaient des viandes
sacrifiées aux idoles. Vous rendez-vous compte du vrai caractère de ces
sacrifices-lĂ ? Le principe que nous venons d'indiquer, ils l'avaient en
contrefaçon. Ces rites mystiques, qui consistaient à manger de la chair
préalablement offerte en sacrifice aux dieux, signifiaient en réalité qu'en
absorbant cette nourriture on absorbait quelque chose de la puissance des
dieux. Ce que nous avons donc là , c'est un principe juste, transposé dans un
domaine diabolique, et associé aux pratiques les plus infâmes. Et il se
trouvait des chrétiens pour prendre leur part de cette nourriture offerte aux
idoles, aux démons, dans l'idée de sustenter leur vie spirituelle d'une façon
mystique. Ils avaient saisi la pensée: « Ce sont les dieux qui nous donnent des
forces! » C'était des forces spirituelles qu'ils voulaient, mais ils prenaient
le mauvais chemin pour les avoir.
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Le Seigneur dit Ă celui qui a besoin de
forces spirituelles: « A celui
qui vaincra, je donnerai de la manne cachée ...
»
La manne cachée, c'est Christ dans le
ciel. La pensée nous reporte au lieu très saint, dans le Tabernacle, où était
l' Arche de l'Alliance. Un vase contenant la manne (HĂ©breux 9 : 4) se trouvait
là , caché dans l' Arche, dans le lieu très saint. Nous avons remarqué dans une
autre méditation, à propos du ciel ouvert, que le lieu très saint représente le
ciel, et le lieu saint la terre. La manne dans le lieu très saint est un type
de Christ dans le ciel. « Je
suis le pain de vie. . . », « Je
suis descendu du ciel. . . » Cette expression « descendu du ciel » se rencontre sept fois dans ce
chapitre 6 de Jean. Christ dans le ciel est la manne cachée, la source secrète
de renouvellement et de vie.
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Nous nous donnons du mal pour expliquer
l'inexplicable, pour définir l'indéfinissable. Nous ne pourrons jamais rendre
compte de ce mystère, comment Christ devient la force spirituelle et la
nourriture des Siens, mais c'est un fait.
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Tout ce que nous avons Ă faire, dans la
pratique, c'est en toutes choses de partir de ce fait que c'est Christ qui est
notre suffisance, quelles que soient les nĂ©cessitĂ©s, et ne jamais en revenir Ă
ce que nous sommes, nous; ne jamais prendre une décision sur la base des
circonstances ou des conditions naturelles dans lesquelles nous pouvons nous
trouver, Ce n'est pas un critère, ce n'est pas un argument, et on ne peut rien
conclure sur cette base-lĂ .
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Il y a un beau cantique anglais qui
commence par ces mots:
« Ce n'est pas ce que je suis, Seigneur, C'est ce que Tu es
qui compte… »
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C'est cela qui doit faire règle Ă
l'heure du besoin. Nous pouvons aller de l'avant dans l'obéissance de la foi,
fermement appuyés sur Lui.
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Nous sommes ainsi amenés à la conclusion
de Jean 6, à savoir que l'œuvre de Dieu, la volonté de Dieu, c'est que nous
croyions en Celui qu'Il a envoyé. Qu'est-ce que croire en Lui ? Comment
croyons-nous en Lui quand nous ne nous sentons pas bien, malades, quand les
choses ne vont pas ? La réponse, nous la connaissons maintenant. Croire, comme
le démontre toute cette leçon, c'est s'approprier ces vérités spirituelles.
C'est manger. C'est très bien de dire que vous croyez à la valeur nutritive de
certains aliments; mais de croire cela passivement sans s’approprier ces
aliments est totalement inapproprié.
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Si vous croyez en cette nourriture là –
prenez-lĂ !
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Que le Seigneur nous fasse voir le vrai
sens et la vraie portée de cette source secrète de force et de renouvellement!
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Source : http://www.austin-sparks.net/
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