par Richard Bennett et Michael de Semlyen
(NDLR
: Richard Bennett est un ancien prĂȘtre catholique, et Michael de Semlyen un
ancien théologien catholique renommé).
Les
10 et 11 juillet dernier, les mĂ©dias du monde entier ont largement fait Ă©cho Ă
un document dans lequel le Pape sâĂ©lĂšve contre les Ă©glises vĂ©ritables. Le
quotidien « Le Monde » du 11/07/07 a publiĂ© un article dâHenri Tincq intitulĂ©:
« Vatican: seule lâEglise catholique possĂšde la vĂ©ritĂ© du christianisme ». Le
Times du Royaume-Uni affichait ce titre: « Message du Pape aux chrétiens: A
moins dâĂȘtre catholique et romaine, une Ă©glise nâest pas authentique ».
Ailleurs
on lisait: « Les protestants courroucés suite à la déclaration du Vatican » ou
encore: « Pour le Pape BenoĂźt XVI, le salut passe par lâEglise catholique ». Ce
décret papal signale une modification dans la politique vaticane; nous devons
donc lâanalyser et en examiner les consĂ©quences pour les croyants vĂ©ritables.
Câest ce que nous nous attachons Ă faire dans ce nouvel article, En sâĂ©levant
contre les églises véritables, Benoßt XVI démasque son propre systÚme. Je vous
prie de faire circuler cet article dans votre entourage, et de le mettre si possible
sur un site Internet. Si vous souhaitez recevoir cet article sous forme de
fichier Word, veuillez nous le signaler.
Bien
Ă vous dans le Christ JĂ©sus, au service de Son Evangile, Richard Bennett.
Le
10 juillet 2007, le Pape Benoßt XVI a publié un nouveau décret (1) réaffirmant
sa conviction selon laquelle lâEglise catholique romaine serait lâunique Eglise
fondĂ©e par JĂ©sus- Christ. Toute autre Ă©glise serait dĂ©ficiente, ou nâaurait
mĂȘme pas le droit de sâappeler « Ă©glise ». LâĂ©lĂ©ment nouveau, dans ce document,
câest quâil dĂ©clare catĂ©goriquement que les « CommunautĂ©s chrĂ©tiennes nĂ©es de
la RĂ©forme du XVIe siĂšcle » ne peuvent prĂ©tendre ĂȘtre des « Eglises » au sens
propre (2).
DĂ©jĂ
en septembre 2000, quand Benoßt XVI était encore le Cardinal Ratzinger, Préfet
de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (3), il avait déclenché des ondes
de choc dans le mouvement ĆcumĂ©nique en sâĂ©levant contre toutes les Ă©glises non
catholiques dans le décret « Dominus Iesus », rédigé sous son autorité.
Ultraconservateur, fidĂšle Ă la rigiditĂ© doctrinale dâavant Vatican II, tenant
depuis longtemps les chrétiens bibliques pour des hérétiques et non pour des «
frĂšres sĂ©parĂ©s », le Pape BenoĂźt XVI veut rectifier ce quâil qualifie
dâinterprĂ©tation erronĂ©e des propos ĆcumĂ©niques du Concile Vatican II.
Ce
document de 2007 prend la forme de cinq questions suivies de la réponse, afin
de corriger toute erreur concernant les intentions véritables de Vatican II. La
mission de BenoĂźt XVI est de rectifier les conclusions doctrinales de certains
catholiques qui, influencĂ©s par les chrĂ©tiens bibliques, sâĂ©loignent de la
ligne dure caractérisant jadis le dogme catholique. La cinquiÚme et derniÚre
question de ce dĂ©cret Ă visĂ©e catĂ©chĂ©tique revĂȘt une importance particuliĂšre: «
Pourquoi les textes du Concile et du MagistĂšre postĂ©rieur nâattribuent-ils pas
le titre âdâEgliseâ aux communautĂ©s chrĂ©tiennes nĂ©es de la RĂ©forme du XVIe
siÚcle? »
Voici
la réponse, qui sert de conclusion au décret:
«
Parce que, selon la doctrine catholique, ces CommunautĂ©s nâont pas la
succession apostolique dans le sacrement de lâordre. Il leur manque dĂšs lors un
Ă©lĂ©ment essentiel constitutif de lâEglise. Ces CommunautĂ©s ecclĂ©siales, qui
nâont pas conservĂ© lâauthentique et intĂ©grale rĂ©alitĂ© du MystĂšre eucharistique,
surtout par la suite de lâabsence de sacerdoce ministĂ©riel, ne peuvent ĂȘtre
appelées « Eglises » au sens propre selon la doctrine catholique. »
LA VĂRITĂ BIBLIQUE
MONTRE LA VRAIE NATURE DE CE DĂCRET PAPAL
En
proclamant la primautĂ© universelle de lâEglise de Rome, et en niant la foi de
la RĂ©forme, le Pape sâĂ©lĂšve contre toutes les Eglises et tous les chrĂ©tiens qui
sont pleinement consacrés au Seigneur Jésus-Christ et à Son Evangile éternel
(4). BenoĂźt XVI est incapable de voir que ceux quâil dĂ©nigre sont fondĂ©s sur le
Roc, câest-Ă -dire sur Christ Lui-mĂȘme, « le Fils du Dieu vivant ». Ils
constituent Son peuple, Son épouse, Son Eglise véritable. Ils adhÚrent à Dieu
seul et à Sa parole écrite; et ils sont sauvés par le Dieu TrÚs Saint, par la
grĂące seule et par la foi seule, en Christ seul: toute louange et toute gloire
reviennent Ă Dieu seul. VoilĂ lâĂ©pouse de Christ, le temple du Dieu vivant, le
lieu oĂč Il demeure pour toujours. La voilĂ , lâEglise, que le Christ JĂ©sus a
aimĂ©e; les voilĂ , Ses disciples pour lesquels Il sâest donnĂ© Lui-mĂȘme afin de
les laver dans Son propre sang. Ils sont lâEglise sanctifiĂ©e et purifiĂ©e par la
Parole, « pour faire paraßtre devant lui cette Eglise glorieuse » (Ephésiens
5:25). Cette Eglise est « lâassemblĂ©e des premiers-nĂ©s inscrits dans les cieux
» (Hébreux 12:23). En tant que catholique romain, Benoßt XVI ne peut que
rejeter lâEvangile que dĂ©couvrit la RĂ©forme au sortir des tĂ©nĂšbres de la
papautĂ©. Lâironie de la situation est quâen cherchant Ă rĂ©tablir la ligne dure
du catholicisme, il démontre que sa propre église est une contrefaçon apostate
de lâEglise biblique.
BenoĂźt
XVI fonde sa dénonciation sur la doctrine formulée dans la réponse à la
deuxiĂšme question:
«
Le Christ âa Ă©tabli sur la terreâ une Eglise unique et lâinstitua comme
âassemblĂ©e visible et communautĂ© spirituelle': depuis son origine, elle nâa
cessĂ© dâexister au cours de lâhistoire et toujours elle existera, et câest en
elle seule que demeurent à jamais tous les éléments institués par le Christ
lui-mĂȘmeâŠâ Cette Eglise, constituĂ©e et organisĂ©e en ce monde comme une sociĂ©tĂ©,
subsiste dans lâEglise catholique gouvernĂ©e par le successeur de Pierre et les
Ă©vĂȘques en communion avec lui. »
BenoĂźt
XVI prĂ©suppose que lâApĂŽtre Pierre est allĂ© Ă Rome, et que chacun des papes est
un successeur de Pierre: mais câest un prĂ©supposĂ© sans fondement. Il nây a pas
trace dans les Ecritures dâune visite de Pierre Ă Rome, pas plus que de
successeurs de Pierre ou de quelque autre ApĂŽtre. En revanche dans Actes
1:21-22, lâEcriture fait connaĂźtre les critĂšres de lâapostolat: ce ministĂšre
apostolique a été confié exclusivement aux ApÎtres et à Paul. Tous ont été
dĂ©signĂ©s par le Christ Lui-mĂȘme, sans quâil soit jamais question de
successeurs. Dans le Nouveau Testament, les ApĂŽtres nommaient des anciens et
des diacres, et non dâautres ApĂŽtres (5). Pourtant la notion bibliquement
insoutenable de « succession apostolique » constitue le fondement mĂȘme de la
papautĂ©. Sur elle reposent la primautĂ© et lâautoritĂ© papales. Mais jamais le
Seigneur Dieu nâa confiĂ© Sa vĂ©ritĂ© Ă une lignĂ©e humaine quelle quâelle soit. Ce
concept de « succession apostolique » ne tient pas la route! Un seul maillon
défectueux suffit en effet à invalider tous les maillons suivants. Mais la
locomotive du train de BenoĂźt XVI, câest bien la succession apostolique. Comme
dâhabitude, la papautĂ© procĂšde par dĂ©crets; et une fois de plus, BenoĂźt XVI
pose des affirmations dogmatiques.
LâHĂRITAGE
VĂRITABLE LĂGUĂ PAR LâAPĂTRE PIERRE
La
« succession apostolique » est donc la doctrine définissant la primauté
universelle du pape. Câest lĂ -dessus quâil sâappuie pour dĂ©noncer les autres
Eglises. Mais quel hĂ©ritage lâApĂŽtre Pierre nous a-t-il rĂ©ellement lĂ©guĂ©?
Pierre nâa pas proclamĂ© une institution, un systĂšme, ou une organisation
quelconque: il a simplement proclamĂ© lâEvangile du Seigneur JĂ©sus-Christ, en
ces termes: « Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour
les injustes, afin de nous amener à Dieu; il a été mis à mort quant à la chair,
et rendu vivant quant Ă lâEsprit » (1 Pierre 3:18). La cause des souffrances
mĂ©ritoires de Christ, câest le pĂ©chĂ© des hommes. Christ sâest offert en
sacrifice Lui-mĂȘme, une fois pour toutes, pour expier les pĂ©chĂ©s des siens. Le
Juste a souffert pour les injustes. Il sâest offert en tant que Substitut pour
tous les chrĂ©tiens vĂ©ritables, et il a portĂ© leurs iniquitĂ©s afin dâapaiser la
juste colÚre du Dieu TrÚs Saint. Celui qui ne connaissait pas le péché a
souffert Ă la place de ceux qui ne connaissaient pas la justice. La sainte
raison dâĂȘtre des souffrances du Christ JĂ©sus Ă©tait de nous amener Ă Dieu, de
nous rĂ©concilier avec Dieu, de nous accorder lâaccĂšs au PĂšre, de porter Ă notre
compte Sa justice, et de nous faire parvenir Ă la gloire Ă©ternelle. Le voilĂ ,
lâhĂ©ritage que Pierre nous a lĂ©guĂ©: une foi infiniment prĂ©cieuse, comme le
précise le premier verset de sa deuxiÚme Epßtre: « Simon Pierre, serviteur et
apĂŽtre de JĂ©sus-Christ, Ă ceux qui ont reçu en partage une foi du mĂȘme prix que
la nÎtre, par la justice de notre Dieu et du Sauveur Jésus-Christ » (2 Pierre
1:1).
Lâenseignement
de Pierre est la réfutation de toute organisation hiérarchique, et de la «
Sainte Tradition » papale. Pour Pierre, tous les chrétiens nés de nouveau sont «
une race élue, un sacerdoce royal » (1 Pierre 2:9), et non un pesant systÚme
hiĂ©rarchisĂ©, avec par ordre ascendant: les laĂŻcs, les prĂȘtres, les Ă©vĂȘques, les
cardinaux, et le pape. Pierre enseigne que le salut et la rédemption sont
acquis par le sang de Christ: « Vous savez que ce nâest pas par des choses
pĂ©rissables, par de lâargent ou de lâor, que vous avez Ă©tĂ© rachetĂ©s de la vaine
maniĂšre de vivre de vos pĂšres, mais par le sang prĂ©cieux de Christ, comme dâun
agneau sans défaut et sans tache » (1 Pierre 1:18-19).
En
revanche le Pape Benoßt XVI insiste sur les sacrements, selon lui nécessaires
au salut (6). Pierre cautionne les Ă©crits de lâApĂŽtre Paul, qui condamnait les
traditions des hommes. Pierre a averti les chrétiens au sujet des faux docteurs
qui allaient subrepticement introduire des hĂ©rĂ©sies dans lâEglise: et câest lĂ ,
justement, ce quâa fait le catholicisme romain. Mais le fondement de lâEvangile
de vĂ©ritĂ© que Pierre proclame Ă ceux qui sont nĂ©s de nouveau, câest la Parole
du Seigneur. Ainsi il leur annonce quâils ont Ă©tĂ© « rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©s, non par une
semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante
et permanente de Dieu⊠Mais la Parole du Seigneur demeure éternellement. Et
cette parole est celle qui vous a Ă©tĂ© annoncĂ©e par lâEvangile » (1 Pierre 1:23,
25). La Pape, lui, ne se fonde pas sur la seule Parole de Dieu: il décrÚte que
lâEcriture et la « Sainte Tradition » « doivent ĂȘtre reçues et vĂ©nĂ©rĂ©es avec
Ă©gal sentiment dâamour et de respect » (7). Mais les enseignements de Pierre
anéantissent complÚtement les doctrines fondamentales de Benoßt XVI et de son
systÚme inspiré par ce monde.
UN CHANGEMENT
RADICAL DE POLITIQUE
Depuis
plus de quarante ans, la papauté avait adopté une stratégie oecuménique
trompeuse, mise au point par le Concile de Vatican II. On entend souvent dire
que « depuis Vatican II, tout a changé », mais dans ce décret récent, le Pape
dĂ©clare sans ambiguĂŻtĂ©: « Le Concile nâa pas voulu changer et nâa de fait pas
changĂ© la doctrine en question » [la doctrine sur lâEglise telle quâelle est
formulée dans la Constitution Dogmatique « Lumen Gentium » (8)]. En outre il
cite le discours de Jean XXIII du 11 octobre 1962 (9). Le Concile de Vatican II
sâĂ©tait ouvert sous le rĂšgne de Jean XXIII; Celui-ci avait clairement stipulĂ©
que le dogme catholique sur lâEglise devait rester inchangĂ©, mais que « la
forme » de la papauté devait changer selon « les exigences de notre époque ».
Aussi le Concile est-il passĂ© de la sĂ©paration dâavec les autres religions et
de la condamnation de ces derniÚres à un nouveau programme de faux oecuménisme.
Ce fut là une vaste opération de relations publiques concernant tout un chacun
Ă lâĂ©chelle de la planĂšte. Cette nouvelle relation dâacception chaleureuse
devait sâĂ©tendre non seulement aux autres grandes religions du monde, mais
encore aux chrétiens bibliques, qui se voyaient à nouveau « accueillis dans la
bergerie ». Au sein de la « Sainte MĂšre lâEglise » on parlait dĂ©sormais de «
frÚres séparés », et non plus d' »hérétiques ». La papauté tenait à présent les
principales religions paĂŻennes, lâislam, le bouddhisme, et lâhindouisme, pour «
des chemins valides vers Dieu » (10). Par cette stratĂ©gie nouvelle, lâEglise de
Rome sâest mise en devoir de gagner le monde entier Ă sa cause. Il ne fallait rien
de moins, aprĂšs le rĂšgne controversĂ© de Pie XII, et lâimage dâaustĂšre rigiditĂ©
présentée au monde par son pontificat. Jean XXIII, le pape trÚs populaire qui
lui succéda, avait prié sur son lit de mort, dit-on, pour « une nouvelle
PentecĂŽte ». Son Ă©glise sâest donc sciemment mise en devoir dâadopter le «
Renouveau Charismatique » naissant. Elle a soutenu ce mouvement qui brouillait
les diffĂ©rences doctrinales tout en insistant sur la tolĂ©rance et sur lâunitĂ©.
LâEglise romaine a donc rĂ©ussi Ă gagner du terrain au cours des annĂ©es 1960 et
1970. Sa nouvelle politique impliquait aussi dâautres courants: le dialogue
sâest avĂ©rĂ© un instrument des plus efficaces pour le rapprochement. Par ce
moyen, lâEglise catholique a progressivement gagnĂ© du terrain dans les Ă©glises
bibliques, comme elle le dĂ©clare sans ambages: « Le dialogue nâest pas une fin
en soi⊠le dialogue oecuménique ne se limite pas au plan théorique et purement
conceptuel (11). Au contraire, « il sert à transformer les modes de pensée, les
comportements, et la vie quotidienne de ces communautés [non catholiques]. Il
prĂ©pare ainsi la voie vers leur unitĂ© dans la foi au sein de lâEglise une et
visible. Par cette voie, peu à peu, aprÚs avoir surmonté les obstacles
empĂȘchant la parfaite communion ecclĂ©siale, se trouveront rassemblĂ©s par une
cĂ©lĂ©bration eucharistique unique, dans lâunitĂ© dâune seule et unique Eglise,
tous les chrĂ©tiens. Cette unitĂ©, le Christ lâa accordĂ©e Ă son Eglise dĂšs le
commencement. Nous croyons quâelle subsiste de façon inamissible [ne pouvant
ĂȘtre perdue] dans lâEglise catholique⊠» (12).
Pendant
plus de quatre décennies et plus de quatre pontificats, le Vatican a pratiqué
lâoecumĂ©nisme dans une ambiance suave, rassurante, tolĂ©rante, conciliante. Ces
documents de Vatican II ont été publiés en 1975. Une seule fois depuis lors, le
masque est tombĂ©. Quand le Pape BenoĂźt XVI nâĂ©tait encore que le Cardinal
Ratzinger, il a rédigé le Document « Dominus Iesus » (13), dans lequel il
affirmait dĂ©jĂ ce quâil proclame aujourdâhui au sujet des Eglises issues de la
RĂ©forme: « Les CommunautĂ©s ecclĂ©siales qui nâont pas conservĂ© lâĂ©piscopat
valide et la substance authentique et intégrale du mystÚre eucharistique, ne
sont pas des églises au sens propre » (14).
LE PONTIFE DĂVOILE
LE FOND DE SA PENSĂE
Câest
une chose, pour un cardinal, de déclarer que les Eglises chrétiennes « ne sont
pas des églises au sens propre », mais cette affirmation a une tout autre
portĂ©e quand elle vient dâun pape, surtout quand il nomme les Ă©glises en
question. Certes, le Pape actuel reste capable de courtiser les Ă©glises
chrétiennes pour les inciter à dialoguer avec le Vatican, mais de toute
Ă©vidence aujourdâhui, il paraĂźt dĂ©cidĂ© Ă reprendre la position ancienne, la
position conquérante et traditionnelle, celle qui a produit tant de fruits
exĂ©crables sous lâInquisition entre 1203 et 1808. On voyait dĂ©jĂ poindre la
pensĂ©e actuelle de BenoĂźt XVI dans le DĂ©cret « Dominus Iesus » en lâan 2000.
Dans ce document il faisait mĂȘme rĂ©fĂ©rence Ă la revendication arrogante de
Boniface VIII, ce sinistre pontife du Moyen Age qui proclamait dans sa Bulle «
Unam Sanctam »: « Nous déclarons, affirmons, définissons et proclamons à toute
créature humaine que pour son salut, elle dépend nécessairement du Pontife
Romain » (15).
Cette
prétendue primauté fait partie intégrante de la pensée des « purs et durs » du
Vatican, des stratĂšges qui exercent le pouvoir. Parmi eux se trouve le Pape
BenoĂźt XVI avec ceux qui lâont portĂ© au trĂŽne pontifical. Son prĂ©supposĂ©
fondamental est que le Seigneur a établi une hiérarchie totalitaire constituée
par le pape, les cardinaux, les patriarches, les archevĂȘques les plus titrĂ©s,
les autres archevĂȘques, les mĂ©tropolitains, les coadjuteurs des archevĂȘques,
les Ă©vĂȘques diocĂ©sains, les coadjuteurs des Ă©vĂȘques, et ainsi de suite. On a lĂ
un chef dâoeuvre de lâesprit de DiotrĂšphe, « qui aime Ă ĂȘtre le premier » (3
Jean 9). Mais lâĂ©pouse de Christ selon la Bible est constituĂ©e dâune toute
autre maniÚre. Dans le véritable corps de Christ, ceux qui ont été ordonnés
anciens ou diacres sont de simples frĂšres au sein dâun corps unique, et un Seul
est leur Maßtre, le Seigneur Jésus-Christ: « Un seul est votre Maßtre, et vous
ĂȘtes tous frĂšres » (Matthieu 23:8).
LE RETOUR DâUNE
DOCTRINE CONDUISANT Ă LA DAMNATION
Aujourdâhui
le Pape BenoĂźt XVI prouve quâĂ lâĂ©poque de son cardinalat les mĂ©dias lui
attribuaient des surnoms judicieux: « lâagent de police », le « Panzer cardinal
», ou encore « le rottweiler de Dieu ». Dâinnombrables diktats dĂ©jĂ anciens
sont en accord avec sa stratégie actuelle. Outre le commandement blasphématoire
imposant la soumission au pape comme condition du salut, il y a aussi ce décret
papal promettant la damnation, et publié par le Concile Général de Florence en
1442. Des documents Ă©manant des papes actuels font encore Ă©tat de ce verdict
officiel datant du quinziĂšme siĂšcle:
«
La Sainte Eglise Romaine⊠croit fermement, professe et prĂȘche que ceux qui
demeurent hors de lâEglise catholique, non seulement les paĂŻens, mais Ă©galement
les Juifs, les hérétiques, les schismatiques, ne peuvent avoir part à la vie
Ă©ternelle, mais quâils iront dans le feu Ă©ternel prĂ©parĂ© pour le Diable et ses
anges (Mt. 25.41), Ă moins quâavant la fin de leur vie, ils nâaient Ă©tĂ© reçus
dans le sein de lâEglise⊠Car lâunion avec le corps de lâEglise est dâune telle
importance que les sacrements de lâEglise ne sont utiles quâĂ ceux qui
demeurent en son sein; et les jeûnes, les aumÎnes, et les autres oeuvres de
piĂ©tĂ©, et les exercices dâune vie militante chrĂ©tienne nâapportent la
rĂ©compense Ă©ternelle quâĂ eux seuls. Et nul ne peut ĂȘtre sauvĂ©, mĂȘme sâil verse
son sang au nom du Christ, Ă moins quâil ne soit dans le sein et dans lâunitĂ©
de lâEglise catholique » (16).
La
substance de ce décret de 1442 conserve toute sa force dans le document publié
par le Pape BenoĂźt XVI en 2007. On lâa vu, la rĂ©ponse Ă la cinquiĂšme question,
Ă la fin du document, est la suivante: « Ces communautĂ©s ecclĂ©siales, qui nâont
pas conservĂ© lâauthentique et intĂ©grale rĂ©alitĂ© du MystĂšre eucharistique,
surtout par la suite de lâabsence de sacerdoce ministĂ©riel, ne peuvent ĂȘtre
appelĂ©es âEglisesâ au sens propre. »
Cette
ligne dure sâaccorde parfaitement avec une grande partie de lâenseignement
officiel actuel. LâEglise catholique romaine proclame: « Il nây a aucune faute,
aussi grave soit-elle, que la Sainte Eglise ne puisse remettre. âIl nâest
personne, si mĂ©chant et si coupable quâil soit, qui ne doive espĂ©rer avec
assurance son pardon, pourvu que son repentir soit sincÚre' » (17). Et la Rome
papale de dĂ©clarer: « Les prĂȘtres ont reçu un pouvoir que Dieu nâa donnĂ© ni aux
anges ni aux archanges⊠Dieu sanctionne lĂ -haut tout ce que les prĂȘtres font
ici-bas. Si dans lâEglise [catholique romaine] il nây avait pas la rĂ©mission
des pĂ©chĂ©s, nul espoir nâexisterait, nulle espĂ©rance dâune vie Ă©ternelle et
dâune libĂ©ration Ă©ternelle. Rendons grĂące Ă Dieu qui a donnĂ© Ă son Eglise un
tel don » (18).
Lâenseignement
des Ecritures Saintes est tout Ă lâopposĂ©: le salut passe par la mĂ©diation de
JĂ©sus-Christ seul, car Il est lâunique mĂ©diateur entre Dieu et les hommes (19).
Lâinstrument du salut nâest pas une Ă©glise quelle quâelle soit, mais la
relation personnelle au Seigneur JĂ©sus-Christ, la foi que chacun, Ă titre
individuel, place en Lui. LâApĂŽtre Paul rĂ©sume ici le message du salut: « Ils sont
gratuitement justifiés par sa grùce, par le moyen de la rédemption qui est en
JĂ©sus-Christ » (Romains 3:24). Il montre que la cause efficace du salut, câest
la grùce de Dieu, et le paiement est constitué par « la rédemption qui est dans
le Christ JĂ©sus ». Attribuer Ă lâEglise papale une part dans lâoeuvre
salvatrice de Dieu, câest le comble du blasphĂšme. Selon les Ecritures, le salut
est dans le Christ Jésus seul, « pour célébrer la gloire de sa grùce »
(Ephésiens 1:6).
LA POLITIQUE PAPALE
DURE, HIER ET AUJOURDâHUI
La
nouvelle politique du pontife actuel rappelle indiscutablement la ligne
politique dure des siĂšcles de lâInquisition papale. Cette derniĂšre a durĂ© six
cent cinq ans. Pendant tout ce temps, les chrétiens bibliques sont restés
remarquablement forts et patients dans la foi. En 2007, nous devons tenir ferme
de la mĂȘme maniĂšre, nous confiant dans le Seigneur JĂ©sus-Christ, qui est le
mĂȘme hier, aujourdâhui, et Ă©ternellement. Ces chrĂ©tiens bibliques dâautrefois
ont Ă©tĂ© ridiculisĂ©s, et ils ont trouvĂ© en face dâeux un peuple Ă©garĂ© et
indifférent. Mais ils ont continué, avec la plus grande netteté, à dénoncer le
Pape et ses diktats. Chaque jour ils mettaient en pratique lâEvangile de la
grĂące (20). Nous devons faire de mĂȘme. Il y va de la gloire du Seigneur, de Son
Evangile, et de Ses promesses! « Câest pourquoi, recevant un royaume
inébranlable, montrons notre reconnaissance en rendant à Dieu un culte qui lui
soit agréable, avec piété et avec crainte, car notre Dieu est aussi un feu
dévorant » (Hébreux 12:28-29). Le Christ Jésus avait préparé les chrétiens
dâautrefois Ă supporter les condamnations et les fausses accusations, en
promettant: « Heureux serez-vous, lorsquâon vous outragera, quâon vous
persĂ©cutera et quâon dira faussement de vous toute sorte de mal, Ă cause de
moi. RĂ©jouissez-vous, et soyez dans lâallĂ©gresse⊠car câest ainsi quâon a
persĂ©cutĂ© les prophĂštes qui ont Ă©tĂ© avant vous » (Matthieu 5:11-12). Ceux quâon
accuse à tort doivent se réjouir, ils doivent proclamer la vérité du Seigneur
et Son Evangile de grĂące, parce que lâEternel rĂšgne. Nous qui faisons face Ă la
« ligne politique dure » du Pape Benoßt XVI, aux mensonges implacables et
incessants, Ă lâerreur et aux blasphĂšmes dâaujourdâhui, nous devons persĂ©vĂ©rer,
et compter, pour répondre, sur la puissance et la force du Dieu vivant et vrai.
Benoßt XVI compte exercer un contrÎle accru, comme le montre son décret
intransigeant. Il ne remarque pas que de tels décrets monarchiques indiquent
quâil rĂšgne sur un peuple dâesclaves. Ses prĂ©tentions arrogantes montrent que
la dictature papale impose aux catholiques de se soumettre toute leur vie Ă un
systÚme cruel et mensonger fondé sur les oeuvres.
LA RĂPONSE PARFAITE
DU DĂCRET PAPAL
La
rĂ©ponse dĂ©finitive au dĂ©cret papal, câest la Bonne Nouvelle Ă©ternelle de notre
Seigneur Dieu. Le Seigneur Jésus est mort à la place du chrétien véritable. Sa
vie parfaite, son sacrifice parfait que nul ne peut rĂ©itĂ©rer, voilĂ lâunique
rançon pour lâĂąme du croyant. « Car le Fils de lâhomme est venu, non pour ĂȘtre
servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon de beaucoup » (Marc
10:45). Tel était le prix exigé par le Dieu TrÚs saint afin que Sa justice fût
satisfaite en vue du pardon des péchés. Cette rançon versée libÚre du péché le
croyant véritable qui se confie dans le Christ Jésus seul; elle le libÚre des
ruses du diable et des griffes dâune fausse Ă©glise. « Car le salaire du pĂ©chĂ©,
câest la mort; mais le don gratuit de Dieu, câest la vie Ă©ternelle en
JĂ©sus-Christ notre Seigneur » (Romains 6:23). Sous lâautoritĂ© de la Bible
seule, les pécheurs convaincus par le Saint-Esprit se tournent vers Dieu par la
foi seule, afin de recevoir le salut que Lui seul peut accorder. Ce salut
repose uniquement sur le fait que Christ est mort et ressuscité pour les siens.
Quand ceux-ci mettent leur foi en Lui seul, ils comprennent lâimmensitĂ© de la
grùce du PÚre, « et ils sont gratuitement justifiés par sa grùce, par le moyen
de la rédemption qui est en Jésus-Christ » (Romains 3:24). La grùce souveraine
de Dieu et Son pardon nous rendent capables de répondre dans la foi et de
placer notre confiance en celui qui est mort Ă notre place. Aucune Eglise ne
peut sauver, aucune ecclésiologie non plus. Nous sommes justifiés devant le
Dieu TrĂšs saint uniquement par Sa grĂące, dans le Christ JĂ©sus seul.
Source :
www.lesarment.com
Richard Bennett,
Association « Berean Beacon », http://bereanbeacon.org La reproduction de cet
article est autorisĂ©e, y compris sur lâInternet, Ă condition quâelle soit
intĂ©grale, que la source soit indiquĂ©e, et quâaucune modification ne soit
apportĂ©e. Voir Ă©galement les autres articles en français de Richard Bennett, Ă
lâadresse:
http://www.bereanbeacon.org/languages/francais.htm
------------------------------
Notes:
1. «
RĂ©ponses Ă des questions concernant certains aspects de la doctrine sur
lâEglise »:
http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith
_doc_20070629_responsa-quaestiones_fr.html
2.
CaractÚres gras ajoutés.
3.
AppelĂ©e jadis « Office de lâInquisition », la CongrĂ©gation pour la Doctrine de
la Foi siĂšge toujours Ă Rome, dans le mĂȘme Ă©difice occupĂ© par son prĂ©dĂ©cesseur
au cours des six siĂšcles terribles pendant lesquels cet Office imposait par les
tortures et la mort les dĂ©crets du pape relatifs Ă lâInquisition.
4. Voir
Matthieu 16:16.
5.
Les termes de « surveillant », de « pasteur », et d' »ancien » sont
interchangeables (voir Actes 20:17, 28; 1 Pierre 5:1-4).
6.
CatĂ©chisme de lâEglise Catholique, Centurion/Cerf/Fleurus-Mame/Librairie
Editrice Vaticane, Paris 1998, § 1129.
7.
Catéchisme, § 82.
8.
Constitution Dogmatique « Lumen Gentium »,
http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vatii_const_19641121_lumen-gentium_fr.html
9.
Jean XXIII, Discours (11 octobre 1962) Note 1 dans « Réponses à certaines
questions⊠» de Benoßt XVI: « Le Concile⊠veut transmettre dans son intégrité,
sans lâaffaiblir ni lâaltĂ©rer, la doctrine catholique⊠Il faut que cette
doctrine soit plus largement et hautement connue⊠En effet, autre est le dépÎt
lui-mĂȘme de la foi, câest-Ă -dire les vĂ©ritĂ©s contenues dans notre vĂ©nĂ©rable
doctrine, et autre est la forme sous laquelle ces vérités sont énoncées, en
leur conservant toutefois le mĂȘme sens et la mĂȘme portĂ©e. (CaractĂšres gras
ajoutés.)
10.
DĂ©claration « Nostra Aetate » sur lâEglise et les religions non chrĂ©tiennes,
http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-
ii_decl_19651028_nostra-aetate_fr.html
11.
Document post-conciliaire N° 42, « Réflexions et Suggestions concernant le
dialogue oecuménique », 15 août 1970, Section VI, 3e partie.
12.
Ibid., Section II, « Nature et but du dialogue oecuménique ».
13.
Document « Dominus Iesus »,
http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith
_doc_20000806_dominus-iesus_fr.html
14. «
Dominus Iesus », section 17
15.
Bulle « Unam Sanctam », 18 novembre 1302, citée dans The Sources of Catholic
Dogma, Tr. Roy Deferrari, 30e Ă©dition de Enchiridion Symbolorum de Henri
Denzinger, révisé par Karl Rahner, S.J., 1954 (St Louis, Missouri, B. Herder
book CO., 1957, # 469.
16. The Christian Faith in the Doctrinal Documents of
the Catholic Church, J. Neuner, S.J., et J. Dupuis, S.J., Ă©diteurs (New York,
Alba House, 1982) #1005.
17.
Catéchisme, §982
18.
Ibid., §983
19.
Voir Jean 14:6; Actes 4:12; 1 Timothée 2:5.
20.
Voir notre document vidĂ©o en anglais sur « Youtube » Ă lâadresse:
https://www.youtube.com/watch?v=Rx8PdvOELvY&t=20